2001 Maniacs: Field of Scream

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Réalisé en 1964 par Hershell Gordon Lewis, 2000 MANIACS demeure un classique du gore rigolo et de l’humour noir, bien plus réussi que son prédécesseur, BLOOD FEAST. En ces temps de relecture à tout va, il paraissait normal qu’un cinéaste se penche sur le sujet pour en livrer un remake et Tim Sullivan s’y colla en 2005 avec le sympathique 2001 MANIACS. La réussite relative de cette version réactualisée devait logiquement entrainer une séquelle, rapidement annoncée, qui aurait vu les zombies sudistes investir Beverly Hills. Malheureusement, le projet capota pour finalement resurgir en 2010 sous la forme d’un direct to dvd au scénario moins ambitieux et au budget riquiqui. Dans ce2001 MANIACS 2 : FIELDS OF SCREAM, Bill Moseley (MASSACRE A LA TRONCONNEUSE 2, DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 3, HOUSE OF 1000 CORPSES) remplace Robert Englund en maître des cérémonies macabres de Pleasant Valley mais la trame générale reste identique.

L’intrigue, en effet, n’innove pas vraiment et livre une nouvelle série de victimes aux villageois cannibales. Cette fois, les participants complètement stupides d’une téléréalité intitulée « Road Rascals » (imitant sans nuance « Simple Life ») débarquent dans le Sud profond et sont accueillis comme il se doit par le maire borgne George W. Buckman. « Road Rascals » met en vedette Rome et Tina Sheratonn deux bombasses décérébrés escortées de leurs accompagnateurs et petits amis, ainsi que des membres de l’équipe technique menés par productrice lesbienne Val Turner. Tout ce petit monde ne tarde pas à gouter à la légendaire hospitalité sudiste. Une fois de plus le barbecue sera grandiose et, cette année encore, il y a de la pétasse au menu !

Transformer les participants d’une émission de téléréalité en chair à pâté peut sembler amusant mais 2001 MANIACS 2 : FIELDS OF SCREAM montre rapidement ses limites et ne renouvelle pas le joyeux carnage de DETOUR MORTEL 2 qui fonctionnait sur un scénario similaire. Les personnages sont, en outre, tous plus stupides les uns que les autres, en particuliers Katie Marie Johnson et Asa Hope incarnant des déclinaisons de nos célébrités favorites Paris Hilton et Nicole Richie. Hélas, leur jeu d’actrice approximatif rend leur prestation fatigante plutôt qu’amusante. De manière générale, le casting s’avère d’ailleurs peu inspiré et seul Bill Moseley tire son épingle du jeu sans égaler toutefois la verve de ses prédécesseurs dans le rôle. A titre de curiosité signalons la présence d’un revenant bien détesté des fans de la GUERRE DES ETOILES, Ahmed Best, alias l’horripilant Jar Jar, pour une fois à visage découvert.

De son côté, Tim Sullivan rempile dans la chaise de metteur en scène cinq ans après 2001 MANIACS mais semble malheureusement avoir perdu tout son tonus. Il livre un métrage poussif au scénario simpliste, linéaire et prévisible. La nudité, conséquente, n’excuse pas le manque préjudiciable de scènes gore, d’ailleurs peu imaginatives. En hommage à Hershell Gordon Lewis, un shérif tatillon est enfermé dans un tonneau clouté et dévale une pente abrupte, finissant transpercé de toute part. Un peu plus tard, une demoiselle, allongée sur une table, est sectionnée dans le sens de la longueur par une scie circulaire. Enfin, un type est électrocuté jusqu’à ce que son corps fonde et que ses globes oculaires éclatent. A part ces trois coups d’éclat, pas grand-chose à se mettre sous la dent, 2001 MANIACS 2 : FIELDS OF SCREAM jouant surtout la carte de l’humour bien lourd à coup de vannes foireuses et de répliques vulgaires. Si le premier film donnait dans le comique sexuel à la AMERICAN PIE, cette séquelle pousse le bouchon beaucoup plus loin. Suite de répliques politiquement incorrectes multipliant les sous-entendus en dessous de la ceinture, les allusions zoophiles, les dialogues racistes et les blagues homophobes, la charge, vigoureuse, amuse un temps mais la surenchère continuelle dont fait preuve Tim Sullivan s’avère indigeste sur la longueur. Regrettons encore l’absence du background familier de Pleasant Valley, une mythologie rapidement rappelée via un générique sous forme de comic-book (influencé par CREEPSHOW) mais ensuite évacuée. Tout le charme de 2000 MANIACS et de 2001 MANIACS semble donc absent de cette séquelle et le spectateur devra se contenter d’une poignée de morts sanglantes pour tuer le temps jusqu’au générique de fin. Ajoutons que le son est souvent horrible et trahit une nouvelle fois le manque de budget et la précipitation ayant sans doute présidé à ce 2001 MANIACS 2 : FIELDS OF SCREAM.

2001 MANIACS avait capturé efficacement l’esprit de l’original en offrant un bel équilibre entre le gore outrancier, la nudité gratuite et l’humour gras. Cette séquelle reprend les mêmes ingrédients mais, cette fois, la sauce ne prend pas, le plat retombe et l’ensemble se révèle indigeste. Un ratage complet, à éviter et oublier.