2020 Texas Gladiators

Un texte signé Nassim Ben Allal

Italie - 1983 - Joe D’amato (et George Eastman non crédité)
Interprètes : Donal O’Brien, Sabrina Siani, Al Cliver, Harrison Muller

Au début des années 1980, le cygne n’avait pas encore commencé à chanter pour le cinéma de genre européen et les projets s’enchaînaient encore. Mis en avant suite au triomphe de MAD MAX, le post-nuke a trouvé terre d’élection en Italie où ce sous-genre fut régulièrement illustré. 2020 TEXAS GLADIATOR en fait partie, conçu par les compères D’amato/Eastman, le premier se chargeant des séquences d’action et le second des séquences de comédie et du scénario.
Suite à une guerre nucléaire, le Monde (et par conséquent le Texas où est censée se passer l’action) est devenu un vaste désert fréquenté par une population peu affable de bandits et de mutants en tous genre. Et pourtant, parmi eux, une paisible communauté coule des jours heureux autour d’une centrale nucléaire dont les bâtiments ont été réaménagés en lieu de vie. Mais un certain nazillon nommé Black One cherche à mettre la main sur cet ensemble, entraînant alors un engrenage fatal…
Spectaculairement fauché, tourné dans un recoin de banlieue romaine à peine travestie, 2020 TEXAS GLADIATOR démarre avec une séquence d’action terriblement navrante aux limites de l’amateurisme, où les coups sont portés à vingt bons centimètres des visages. Peuplée de mutants dégénérés au maquillage sommaire, cet entrée en matière laisse à penser que le reste du film est à l’avenant…et pourtant, il n’en est rien !
Le récit commence petit à petit à dérouler son fil rouge, happant le spectateur grâce à la présence de la sexy Sabrina Siani et en enchaînant sur une autre scène d’action, diablement plus réussie et mieux rythmée, mettant en valeur le casting aux trognes hétéroclites.
Dès lors, le film décolle pour de bon et s’affirme pour ce qu’il est : une série Z nerveuse et agréable à regarder, bourrée de testostérone, d’affrontements violents et teintée d’un érotisme de bon ton (le costume design est vraiment fabuleux de kitscherie sensuelle !) qui ravira les amateurs de donzelles aux tétons saillants et ceux qui préfèrent les torses males aux abdos luisants. Fortement influencé par le western, 2020 TEXAS GLADIATOR cite quelques classiques du genre à travers certains décors et personnages (malheureusement, les comédiens italiens jouant avec application les Indiens ont tous des têtes de pizzaiolos louches) mais rend également hommage à VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER par le biais d’une séquence de roulette russe involontairement drôle.
Pur film d’exploitation, 2020 TEXAS GLADIATOR reste un divertissement regardable, compilant tout ce qui faisait le charme de ce type de cinéma : action, érotisme, jeu bancal, sens de la logique mis à mal, surprises, rebondissements et surtout une générosité à toute épreuve dans sa volonté d’offrir un spectacle total malgré la flagrante absence de budget.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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