2LDK

Un texte signé André Quintaine

Une fois les deux films du projet ” Duel ” visionnés, il paraît évident que Yukihiko Tsutsumi a pris ce projet plus au sérieux que Ryuhei Kitamura. ARAGAMI fait parfois preuve d’humour et semble également plus léger. 2LDK, de son côté, est beaucoup plus grave.

Deux jeunes femmes partagent le même appartement. Elles sont actrices. Lorsque l’on fait leur connaissance, elles reviennent justement d’une audition qu’elles viennent de passer pour le même rôle. Elles essayent de ne pas faire transparaître la compétition qui existe entre elles, mais celle-ci se transforme rapidement en haine. Alors que ARAGAMI est un petit film fantastique plutôt plaisant à regarder, 2LDK, de son côté, est beaucoup plus sombre, plus violent également. Rapidement, l’appartement se transforme en champ de bataille et elles utilisent les coups les plus bas pour s’éliminer mutuellement.
Outre le sujet de base qui est au moins aussi peu original que celui de ARAGAMI, le gros problème de 2LDK est qu’il ne fonctionne pas. La rivalité entre deux actrices peut être importante, mais de là à s’entretuer… Cela paraît peu probable et vraiment tiré par les cheveux. Yukihiko Tsutsumi tente même de construire un petit background psychologique afin d’attribuer à ses deux héroïnes un tempérament instable, en vain.
Le résultat est que l’on ne croit jamais vraiment à ce qui se passe à l’écran. Des films qui axent leur propos sur deux personnages s’entre-déchirant pour des banalités sont légions. Dans un registre totalement différent, on a par exemple LA GUERRE DES ROSE. Celui-ci est particulièrement efficace car on croit dur comme fer aux personnages. Pour 2LDK ce n’est absolument pas le cas. Le final en clin d’œil moraliste et incroyablement niais est encore pire. On l’a déjà vu et revu des milliards de fois. Tout le long du film, on espère que le réalisateur n’aura pas le mauvais goût de terminer sur cette chute qu’on voit pourtant arriver de loin. Eh bien si, il met même les deux pieds dedans.

2LDK n’en est pourtant pas mauvais pour autant. Il n’égale pas le ARAGAMI de Ryuhei Kitamura mais il est tout de même plaisant à suivre. Sans aucune originalité, il est malgré tout suffisamment bien rythmé pour que l’on ne s’y ennuie pas une seule seconde… La durée de 70 minutes y est peut-être aussi pour quelque chose.