800 Fantasy Lane

Un texte signé Jérôme Pottier

USA - 1979 - Svetlana
Interprètes : Jamie Gillis, Sam Grady, Chris Anderson, Aubrey Nichols, Serena, Nancy Suiter, Desiree Cousteau, Hillary Summers, Lisa De Leeuw

En 1979 se produit une petite révolution dans le milieu du porno US, en effet un nouveau metteur en scène signe un premier film nommé 800 FANTASY LANE, ce réalisateur a une particularité, c’est une femme. Utilisant le pseudo de Svetlana la belle oriente sa première pelloche vers un style beaucoup plus délirant que dans le reste de la production américaine de l’époque (et en particulier le porno new-yorkais dont la crudité préfigure le gonzo actuel). Pourtant, tout part d’un scénario très classique…
Deux pompistes sans le sou décident de se faire passer pour des riches investisseurs auprès d’un cabinet d’immobilier aux mœurs douteuses. En effet, cette agence utilise un grand nombre d’hôtesses aux charmes ravageurs et aux arguments libidineux convaincants pour persuader la clientèle. Les deux loustics, bien décidés à s’éclater, s’abandonnent avec joie et bonheur aux plaisirs de la chair.
Svetlana signe avec cette première réalisation un film bancal et foutraque qui a le mérite de tenter de représenter l’acte à travers des situations toujours plus délirantes. Le final montrant une beauté fatale maquillée en tigresse feulant sous les coups de fouet est un grand moment fantasmatique dans l’histoire du cinématographe polisson. Les amateurs de pratiques orales inavouables et néanmoins délicieuses seront aux anges tant les séquences de fellation sont nombreuses. Il semblerait que Svetlana adore le « pompier » tant plastiquement que charnellement.
La distribution féminine est absolument sensationnelle rassemblant toutes les plus belles filles de l’époque. La stakhanoviste Serena (qui, l’année suivante, explose dans CO-ED FEVER de Gary Graver) fait preuve de son talent habituel tout comme la fraîche et candide Désirée Cousteau surnommée ainsi pour sa propension à se faire filmer lors d’ébats aquatiques.
Le casting masculin met en vedette l’une des plus grandes stars masculines du genre : l’inénarrable Jamie Gillis. Il emporte sans peine l’adhésion dans ce film dont il est l’attraction principale. Sa gouaille et son appétit sexuel détonnent et confèrent à 800 FANTASY LANE un petit plus, le tout culmine dans une scène SM très osée pour l’époque qui contraste singulièrement avec le reste du métrage. En effet, 800 FANTASY LANE privilégie plutôt une vision joyeuse et libératrice du sexe. A l’image du second rôle masculin, le plutôt fade (mais beau gosse) Sam Grady, dont les pérégrinations sexuelles sont plutôt rigolotes comme lorsqu’il trimballe un phallus de deux mètres dans une brouette.
800 FANTASY LANE est donc une délicieuse sucrerie dont le seul défaut est de ne pas être à la hauteur des attentes suscitées par le fait de la présence d’une femme derrière la caméra. Ainsi, on navigue entre des scènes délirantes et des « bon vieux plans de sexe petit-bourgeois ». Néanmoins, le côté HELLZAPOPPIN (H.C. Potter-1941) de certaines scènes ajouté au ravissant casting féminin (ah cette Lisa De Leeuw, quelle athlète) confèrent à cette bobine un charme certain, celui d’un porno désuet très agréable à regarder.


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- Article rédigé par : Jérôme Pottier

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