A Bittersweet Life

Un texte signé Michaël Guarné

Corée du Sud - 2005 - Kim Jee-Woon
Interprètes : Lee Byung-Hun, Hwang Jeong-Min,

Après A TALE OF TWO SISTERS, Kim Jee-Woon présente ici un film mainstream de bonne facture. Kim Sun-Woo est un gangster tout ce qu’il y a de plus banal. Cela fait maintenant sept ans qu’il travaille pour le même boss qui, de ce fait, le considère un peu comme son confident. Un soir, son patron lui avoue ses sentiments envers sa maîtresse. Il est soucieux à son sujet car elle voit quelqu’un d’autre. Kim Sun-Woo est alors chargé de la surveiller pendant plusieurs jours. Il doit aussi, si besoin est, les supprimer tous les deux. Le fait est que la jeune femme en question ne le laisse pas indifférent…
L’intrigue est donc relativement basique mais ce n’est pas grave car ça fonctionne bien. On ne voit pas le temps passer. Le film repose en grande partie sur les épaules de Lee Byung-Hun. Après avoir collaboré avec Park Chan-Wook sur JSA et CUT ! (son segment dans THREE…EXTREMES), il prouve une fois de plus qu’il sait être convaincant à l’écran. La scène d’intro donne d’emblée le ton : il faut pas l’emmerder le bonhomme. Les séquences de bagarres sont d’ailleurs redoutablement efficaces. La violence est crue ; on ressent bien l’impact des coups donnés. La caméra suit les mouvements des acteurs comme il se doit. Bref, on s’y croirait. Parfois, on se demande même si on ne mate pas un sous film de Park plutôt qu’un Kim Jee-Woon. On retrouve des acteurs similaires. Plusieurs passages font penser à la mise en scène de Park, comme l’utilisation de musique classique pendant de purs moments de violence sèche. Cela va même jusqu’aux décors employés. Ainsi, la scène de combat finale se déroule en haut d’un immeuble, dans une vaste pièce classieuse dans laquelle on trouve des petits bassins… OLD BOY a laissé des traces, c’est certain. De la même manière, A BITTERSWEET LIFE et son lot de gunfights n’est pas sans rappeler John Woo.
Vous l’aurez compris, ce film sent le réchauffé à plein nez. On y aborde le thème de la vengeance comme ce fut le cas dans plusieurs métrages coréens ces dernières années. Il y a des plans repris à droite à gauche (Tarantino, sors de ce corps… c’est bon, j’rigole) mais on admettra que c’est réalisé avec classe. Le seul point noir peut être le rythme en dents de scie. Le spectateur voit s’enchaîner des séquences ultra légères avec d’autres plus rentre dedans. Cette alternation doux/fort puis fort/doux confère donc à ce film une certaine linéarité qui pourra rebuter.
En fin de compte, de bons moments jouissifs et une plaisante touche d’humour sont au programme. Kim Jee-Woon propose ici un film qui ne surprendra personne mais qui en amusera plus d’un.


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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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