A Dead Calling

Un texte signé Sylvain Pasdeloup

USA - 2006 - Michael Feifer
Interprètes : Sid Haig, Bill Moseley, Alexandra Holden, Leslie Easterbrook, John Burke, Caia Coley, Tim Oman

Que voilà une jolie jaquette ! L’une de celles qui immédiatement attire l’œil et donne envie de se pencher sur le contenu. Et là surprise, on découvre que A DEAD CALLING compte quand même dans son casting l’immense Sid Haig, Bill Moseley et Leslie Easterbrook. Soit trois des figures de proue de THE DEVIL’S REJECTS, que Michael Pfeifer, petit magnat du Direct To Video un peu fauché et réchauffé, a eu la bonne idée de réunir ici.
A DEAD CALLING ne ment pas sur son titre. On a bien droit ici à une histoire de fantômes.
L’introduction nous montre le quotidien de Rachel, jeune journaliste New-Yorkaise, qui ne va pas tarder à perdre son fiancé, tué de sang froid par des cambrioleurs peu scrupuleux.
Rachel se retire alors à la campagne chez ses parents, interprétés par Sid Haig et Leslie Easterbrook. Après une période de réadaptation, elle trouvera du travail dans le petit journal local. C’est lorsqu’on lui propose un reportage sur l’architecture des bâtiments locaux que les choses se gâtent. Elle tombe alors en émoi devant une maison que l’on dit hantée depuis le massacre survenu vingt-cinq ans auparavant, tuerie lors de laquelle un médecin avait massacré toute sa famille en n’épargnant que sa petite fille âgée de trois ans. Rachel répond ensuite à l’appel de la maison et se rend sur ces lieux où très vite, elle aura d’étranges visions… des visions du massacre bien sûr ! Elle va alors tout faire alors pour savoir pourquoi cette maison qui la fascine tant fait s’entrechoquer chez elle présent et passé. Pendant ce temps là, le tueur, lui, rôde dans les parages…
A DEAD CALLING est donc un film de fantômes, mais à l’ancienne, ce qui change pas mal les choses. On ne trouvera pas pendant toute la durée du métrage une seule trace de gore, et même la violence, pourtant inévitable compte tenu du script, nous est largement épargnée. Ce manque d’implication nuit énormément au plaisir que l‘on pourrait éprouver devant le film. D’autant qu’il n’est pas remplacé par les personnages, qu’ils soient vivants ou morts. Les fantômes de la famille massacrée, qui servent plutôt d’alibi émotionnel, n’apparaissent que trop rarement. La charge émotionnelle suscité par leurs apparitions est anecdotique car on a la désagréable sensation que le propos du film est ailleurs. Le problème étant qu’on on ne sait pas trop où. Après des films exemplaires comme LES AUTRES ou FRAGILE, il est difficile de s’intéresser aux ectoplasmes de A DEAD CALLING, et encore moins d’y croire.
L’enquête menée par la jeune femme, fort bien interprétée d’ailleurs par Alexandra Holden, arrive à surprendre et susciter – enfin – l’intérêt. Bien que téléphonée, elle réserve même quelques surprises, comme quand elle se retrouve dans la maison accompagné de l’un de ses confrères qu’elle verra périr sous ses yeux… une deuxième fois puisqu’il était en fait déjà mort 25 ans plus tôt…
Du côté des acteurs, on déplore pas mal de maladresse. On se demande comment il est possible d’avoir dans son équipe deux acteurs de la trempe de Sid Haig et Bill Moseley pour ne leur attribuer au final que des rôles anecdotiques de second plan ? Ainsi Sid Haig est un père de famille tranquille dont la vie va être bouleversée par l’enquête de sa fille. L’acteur est certes parfait dans son rôle et montre qu’il sait aussi se faire discret, mais il apparaît peu à l’écran. Bill Moseley interprète, lui, le shérif du village, bien discret puisque là aussi on le voit peu.
On se dit alors qu’il y a un piège dans l’air, que ces deux acteurs finiront bien par faire basculer l’histoire dans une certaine folie. Las, Moseley est expédié d’un coup de feu dans l’autre monde tandis que Haig meurt sèchement en fin de film, sa mort n’étant même pas filmée par Mickael Pfeifer.
Pourtant leur présence et celle de Leslie Easterbrook constituait un argument vendeur de première ordre, alors pourquoi diable nous en priver ainsi ? Pendant que le spectateur se pose encore cette question, on assiste à la fin du film, la mort de celui qui est à l’origine du massacre, à savoir le méchant médecin. Là aussi, la scène est trop vite expédiée pour créer un semblant d’atmosphère, ne procurant ni émotion et encore moins frissons (ce qui est pire !). Ecrit trop vite dans l’objectif de profiter des retombées de THE DEVIL’S REJECTS (Mickael Pfeifer ne s’en cache pas dans le commentaire audio), A DEAD CALLING sonne donc creux et nous fait regretter que certains privilégient « la quantité plutôt à la qualité ».


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- Article rédigé par : Sylvain Pasdeloup

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