À travers les ronces vers les étoiles

Un texte signé Philippe Delvaux

URSS - 1981 - Richard Viktorov
Titres alternatifs : Cherez ternii k zvyozdam, Humanoid Woman, Per Aspera Ad Astra, To the Stars by Hard Ways
Interprètes : Yelena Metyolkina, Vadim Ledogorov, Uldis Lieldidz, Yelena Fadeyeva

Dans un futur lointain, où la terre cohabite avec plusieurs nations extra-terrestre, des astronautes russes découvrent un vaisseau spatial d’origine inconnue abandonné, au sein duquel a survécu une jeune femme appelée Niya. Elle ne se souvient de presque rien et les scientifiques, incapables de définir sa planète d’origine, pensent qu’elle a été artificiellement créée. Niya peut se télétransporter en un instant et dispose d’une force dépassant de loin celle de n’importe quel humain. Elle est ramenée sur terre et accueillie dans la famille du professeur Sergei Lebedev, où son fils Stepan ne sera pas insensible au charme étrange de notre jolie extraterrestre. Niya va sans cesse chercher d’où elle vient et pourquoi elle a été créée. Petit à petit les souvenirs affleurent et la dirige vers la planète Dessa, où le consortium de Turanchocks surexploite les ressources naturelles au point de mettre cette planète exsangue en danger d’explosion. Niya s’introduit sans l’expédition chargée de réinsuffler la vie sur Dessa-la-polluée.

Encore une curiosité russe inconnue dans nos contrées dégottée par le Festival Offscreen 2011 dans son très riche focus Outer space.

TO THE STARS BY HARD WAYS préfigure la SF surfant sur les peurs écologiques qui ont éclos depuis que les catastrophes de Bopal et surtout de Tchernobyl ont rendu réelles des craintes jusqu’alors fantasmées. Cinq ans avant la catastrophe nucléaire qui révéla au monde la vétusté de l’appareil nucléaire soviétique, le film fait office de précurseur. Bien entendu, le genre a quand même connu des prédécesseurs, parfois glorieux. Ne citons que l’effrayant SOLEIL VERT (SOLEYNT GREEN, 1973).

Sorti en 1982 dans une durée probable de 148 minutes, le film a été restauré pour son 20e anniversaire dans un nouveau montage resserré à 123 minutes et supervisé par le fils du réalisateur, Richard Viktorov étant décédé. C’est ce montage qui a été présenté à Offscreen.

Comme nombre d’œuvres des pays de l’Est, l’action domine rarement et la SF dépasse le cadre du pur spectacle visuel pour servir de support de discours.

On regrette cependant un peu que l’intrigue s’égare trop longuement sur l’apprentissage de Niya sur terre. Thématiquement, cette première partie n’apporte pas grand-chose, en dehors de l’exposition des personnages. On devra attendre trop longtemps avant de voir se dessiner le thème écologiste du film.

Certains aspects science fictionnel semblent également gratuits, telle la séquence avec un alien octopus ramené sur sa planète océane par notre équipage. Dans ces moments, TO THE STARS BY HARD WAYS, se contente de recycler l’imagerie popularisée quelques années avant par STAR WARS. Bien entendu, la thématique écolo traversant STAR TREK peut également faire office de référence tutélaire.

Ceci dit, on ne boudera quand même pas notre plaisir d’apprécier la plastique superbe de l’alien Niya, enfin superbe si vous aimez les physiques filiformes, les cheveux rasés et les regards … « aliens ». Dommage que son interprète n’ait pas vraiment continué dans le cinéma.

Film intéressant par son thème, original par son esthétique, TO THE STARS BY HARD WAYS mérite une redécouverte.


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- Article rédigé par : Philippe Delvaux

- Ses films préférés : Marquis, C’est Arrivé Près De Chez Vous, Princesse Mononoke, Sacré Graal, Conan le Barbare

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