Un texte signé Chrystelle Cavaglia

Corée du Sud - 2006 - Bum-Jin Joe
Interprètes : Chang-Jung Yim, Seung-Wan Ryu

asian-scans

Aachi & Ssipak

Pour son premier long métrage animé, Bum-Jin Joe nous livre un pur chef-d’œuvre d’originalité et de dynamisme aussi bien dans le design et l’animation que dans le pitch.
Toutes les ressources énergétiques de la terre sont épuisées. Les hommes bâtissent alors une nouvelle ville en produisant une énergie inédite à partir de leurs excréments. Les dirigeants de la ville instaurent alors deux législations visant à produire et à contrôler cette nouvelle forme d’énergie. Premièrement, installer une puce biométrique dans l’anus de chaque citoyen pour surveiller son niveau de matières fécales et deuxièmement, fournir en récompense aux habitants un sorbet addictif après chaque selle. La dépendance créée par la consommation abusive de sorbets et ses effets secondaires engendrent une race de mutants stupides appelés le « Gang des Couches ». Devenu illégal, le trafic des sorbets a pris une grande ampleur surtout depuis que le gouvernement a limité la distribution à un sorbet par jour et par personne. Dans ce contexte loufoque, Aachi et Ssipak, nos deux héros, sont deux loosers qui tentent tant bien que mal de gagner de quoi vivre en faisant du trafic de sorbets, jusqu’au jour où ils croisent la plantureuse Belle…
Avec un scénario somme toute classique (quelqu’un trouve par hasard « la poule aux oeufs d’or » et tout le monde se bat pour l’avoir), Bum-Jin Joe nous offre une histoire délirante dans un contexte fantaisiste complètement farfelu où les excréments, devenus la seule source d’énergie, font tourner le monde.
La mise en scène efficace nous plonge dès le début au cœur de l’action avec une séquence d’introduction des plus rythmées et violentes : une course poursuite à toute allure entre un véhicule blindé et des deux roues, sous une pluie de balles. La route est couverte de cadavres écrasés, décapités, mitraillés et sanglants. Cette première scène annonce le ton, la cadence et l’ambiance du film que le réalisateur arrive à tenir tout du long.
L’animation est de bonne qualité et utilise à bon escient les images de synthèse pour former un ensemble fluide et harmonieux. Les couleurs vives participent à l’ambiance psychédélique de l’histoire tout comme le design et le look des personnages.
Le ton n’est jamais sérieux (les petits mutants bleus paraissent bien ridicules) et de nombreuses références cinématographiques, notamment à ALIEN, apportent leur lot de bonnes rigolades. Le tout s’avère également assez gore, et lors des nombreuses scènes de gun fight, le sang gicle et les cadavres s’entassent.
AACHI & SSIPAK est donc un bon film d’animation ainsi qu’un bon film d’action. C’est la guerre des sorbets, tout le monde les veut et tout le monde s’entretue pour les avoir, sur un rythme endiablé et dans une ambiance déjantée.


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- Article rédigé par : Chrystelle Cavaglia

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