Abnormal Beauty

Un texte signé André Quintaine

Les frères Pang nous reviennent avec un excellent thriller qui a d’ailleurs été présenté cette année à Gérardmer. Et ce n’est visiblement pas pour rien qu’il a été sélectionné.

Dans ABNORMAL BEAUTY, nous suivons une jeune fille passionnée de photos. Un soir, dans un marché, elle voit un homme tuer un poulet et décide de prendre des photos. Petit à petit, elle est fascinée par les photographies représentant la mort.

Ce court résumé cible en réalité assez mal le film. Il passe en effet sous silence quelques intrigues secondaires comme celle où l’on apprend que notre héroïne a eu un gros problème d’enfance, qu’elle aimerait peut-être bien tuer son petit ami pour immortaliser l’événement, et il y a aussi un tueur psychopathe qui rode dans les parages.
Il ne manque finalement que deux ou trois scènes de viols et de meurtres bien crades et l’on se croirait presque revenu au bon vieux temps des category 3. Je m’enflamme peut-être un peu parce que l’on en est quand même encore un peu loin. Reste que les amateurs de ce genre y retrouveront quelques éléments familiers même s’il s’agit malgré tout d’un produit plus mainstream.

ABNORMAL BEAUTY ressemble en tout cas à un vrai produit HK comme on en voit de plus en plus rarement avec ses intrigues qui fusent dans tous les sens et ses coïncidences terriblement incroyables. Force est de constater que ABNORMAL BEAUTY est une pure réussite. Passionnant de bout en bout, le film est surtout très bien ficelé et plein de suspense. On ne sait jamais vraiment où veulent réellement nous emmener les frères Pang puisque, justement, ils alternent efficacement les genres.

ABNORMAL BEAUTY est assurément inclassable et nous ramène à l’essence même du cinéma HK des années 90.
Il faut néanmoins ajouter que le film est bien mieux réalisé que les produits de l’époque. A ce titre, il est impossible de passer sous silence la qualité de la photographie. Le film est en effet magnifique dans tous les domaines et un régal pour les yeux. Rien qu’à ce titre, la vision s’impose.