retrospective

Albino

Dans les années 1970, en Rhodésie, l’ordre et la paix établis par les colons britanniques sont menacés par l’apparition d’un mystérieux noir albinos, surnommé « la Mort Triomphante » par ses fidèles.
Située au nord de l’Afrique du Sud, coincée entre le Botswana, la Zambie et le Mozambique, la Rhodésie est sous le contrôle de l’armée britannique depuis la fin du XIXème siècle. Depuis quelques temps, la région est en proie à des menaces terroristes. Une frange extrémiste de la population noire ne souhaite pas la cohabitation pacifique entre les Blancs et les Noirs. Ces fanatiques vénèrent un albinos exalté, prétendument immortel.
L’ordre et la sécurité publique sont assurés par le chef de la police, Bill (Christopher Lee). Parmi ses proches, Terrick est un ancien officier de la police, marié à la très belle Sally (Sybil Danning). Terrick confie ses inquiétudes à Bill et semble prendre au sérieux la menace représentée par ce mystérieux albinos, qui serait la réincarnation d’un chef africain. Il se livrerait à d’étranges cérémonies secrètes dans les alentours. Ses craintes, malheureusement pour lui, vont s’avérer justifiées. Un soir, tandis qu’il boit quelques verres dans un pub avec ses amis, Sally est enlevée par les hommes de l’albinos. « La Mort Triomphante » viole la jeune femme, avant le la tuer et de la scalper.
Dès qu’il apprend la terrible nouvelle, Terrick, fou de douleur, part à la recherche de l’albinos, afin de se faire lui-même justice. En agissant ainsi, il se met hors-la-loi et est lui-même traqué par les militaires. Une course contre la montre est alors engagée…
Curieux film que cet ALBINO. Difficile de le classer dans un genre particulier. C’est en effet un compromis entre le film d’exploitation et le documentaire, mélangeant l’aventure et la guerre au mélodrame. Aux côtés de l’immense Christopher Lee, on retrouve le non moins illustre Trevor Howard, et des visages familiers du cinéma-bis (Horst Frank, Sybil Danning) associés à des acteurs ancrés dans le cinéma traditionnel (James Faulkner). Le metteur en scène, Jürgen Goslar, n’est pas vraiment connu outre Rhin. Il s’est essentiellement illustré en réalisant une flopée d’épisodes pour des séries policières, notamment DERRICK et LE RENARD. Une carte de visite pas vraiment flatteuse, qui a de quoi laisser sceptique.
Pourtant, ALBINO comporte de bons moments. Le film parvient à éviter le piège du manichéisme. Dans l’ensemble, il est même bien interprété, avec un Christopher Lee plutôt sobre dans un rôle qui le change de ses habituelles incursions dans le cinéma fantastique. Quant à Horst Frank, il est méconnaissable dans le rôle de l’albinos. L’acteur allemand s’en sort plutôt bien dans un rôle difficile, celui d’un terroriste mystique avide de libérer son pays de l’impérialisme blanc. Les fans de Sybil Danning seront eux déçus de la voir disparaître assez vite.
ALBINO avait le potentiel pour être un bon film d’exploitation, mais le résultat est mi-figue, mi-raisin. En dehors de quelques scènes efficaces, il est parsemé de longueurs et de dialogues poussifs, de ralentis inutiles et d’une musique qu’on pourrait croire provenir d’un « soap ». De quoi alimenter bien des regrets car, au final, ALBINO se révèle être un film d’exploitation « mal exploité ».

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