Un texte signé Vincent Trajan

USA - 1985 - Sam Firstenberg
Titres alternatifs : American Ninja
Interprètes : Michael Dudikoff, Steve James, Judie Aronson, Guich koock, Yoshiko Sakuma

retrospective

American Warrior : ninja jusqu’au bout des ongles !

Le début des années 1980 est une ère très prolifique pour les films de ninja, notamment grâce aux producteurs Menahem Golan et Yoram Globus, fondateurs de la Cannon. Ainsi, après avoir mis sur pied Enter The Ninja en 1981 qui a suscité un certain engouement du public, le duo a remis a le couvert avec Revenge of The Ninja (1983) et Ninja III : The Domination (1984) avec Sam Firstenberg derrière la caméra. Suite aux succès de ces films, il n’en fallait pas moins pour que la Cannon rappelle le réalisateur en 1985 pour un nouveau projet : American Warrior.

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La voie du ninja…

Habitué à travailler sur des séries B à petit budget, Sam Firstenberg est un metteur en scène prolifique un peu touche-à-tout qui s’est frotté à de nombreux genres, de la comédie musicale à l’horreur, tout en passant par la science-fiction, le thriller et bien entendu les films de ninja. Cette fois-ci, la Cannon a décidé de lui allouer un budget d’un million de dollars de façon à faire d’American Warrior un marqueur du genre.

Pour ce faire, le scénario est écrit à 8 mains sous la houlette d’Avi Kleinberger, Gideon Amir, Paul De Mielche et le vétéran James Silke qui s’était chargé des scripts de Revenge Of The Ninja et Ninja III : The Domination. Du côté du casting, après avoir un temps envisager de faire appel à Chuck Norris, la Cannon a porté son choix sur le tout jeune Michael Dudikoff aperçu rapidement dans Tron en 1982. Le problème c’est que l’acteur n’y connaît pas grand-chose en arts martiaux, malgré un physique athlétique. Qu’importe ! Il sera encadré par Mike Stone, un champion des arts martiaux, cascadeur et chorégraphe de combats…

Voici le pitch : Joe Armstrong a un passé mystérieux. Recueilli en bas-âge par un soldat japonais qui lui a appris toutes les techniques des ninjas, il semble avoir perdu toute mémoire relative à son enfance. Revenu aux États-Unis à l’âge de 18 ans pour s’enrôler dans l’armée, il stationne aux Philippines dans une base américaine. Un beau jour, lors d’une mission à l’extérieur, des rebelles philippins dirigé par les terribles ninjas du Black Star Order attaquent le convoi pour y dérober des armes et tenter d’enlever la fille du colonel William T. Hickock, Patricia. Contre toute attente, Joe arrive à échapper aux exactions et à sauver la jeune femme. À son retour à la base, les G.I. lui en veulent d’être le seul et unique survivant du massacre, alors même qu’il est la prochaine cible du maître ninja Black Star.

Après quelques échauffourées, Joe se lie d’amitié avec le caporal Curtis Jackson qui lui permet de sortir de la base pour qu’il aille à un rendez-vous avec Patricia Hickock. Durant le dîner, le sergent Rinaldo alors en réunion secrète avec le trafiquant d’armes Victor Ortega s’aperçoit de la présence de Joe. Rinaldo envoie Joe dans un entrepôt abandonné dans lequel il est attaqué par des ninjas. Mais le soldat américain est un maître en arts martiaux et n’a pas de mal à se défaire de ses assaillants…

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…et de la baston !

Continuant allègrement à tracer le sillon déjà mis en place avec Revenge Of The Ninja et Ninja III : The Domination, Sam Firstenberg est comme un poisson dans l’eau avec ce budget confortable gracieusement apporté par la Cannon. De fait, le metteur en scène reste dans la droite lignée de ses mises en scène précédentes et met en avant une réalisation simple à la fois énergique et ludique.

Ainsi, l’homme ne se perd pas en tergiversation et utilise tout le cahier des charges des films d’action américain en milieu hostile (la jungle des Philippines, le trafic d’arme, …) en y intégrant les ressorts des films de ninjutsu (shurikens, katanas, …).. Et mine de rien, cette alchimie fonctionne bien dans la mesure où Sam Firstenberg enchaîne rapidement les scènes de combat. Le spectateur se trouve donc vite happé par ce qui se déroule sur l’écran entre les cascades en moto, en camion, en hélicoptère etc.

Même si Michael Dudikoff possède un jeu très limité et reste monolithique dans son interprétation (son temps de parole à l’écran est minime), il n’en reste pas moins très athlétique. De fait, avec le scénario qui laisse la part belle à l’action, l’homme se donne à fond dans une multitude de scènes de combat. À ses côtés, l’excellent Steve James dans le rôle de Curtis Jackson tient bien la barre grâce à un jeu généreux et parvient même parfois à voler la vedette à Dudikoff.

Évidemment, American Warrior ne cherche pas autre chose que l’entertainment même si le montage laisse parfois à désirer et que le script est lui-même aussi un peu bancal. Mais qu’importe ! Le film remplit à merveille son objectif quitte à partir dans une surenchère de combats (l’entraînement des ninjas rebelles) et de cascades. Bref, on ne s’ennuie pas une seconde à la vision de ce long métrage qui verse dans le nanar.

En fin de comptes, malgré un scénario plus que classique et un jeu d’acteur très limité de Michael Dudikoff, American Warrior remporte un incroyable succès dans les salles obscures avec plus de 10 millions de dollars engrangés au box-office. Fort de cette réussite commerciale, le film marque le véritable point de départ de la mode des films de ninja qui inonderont le marché du cinéma d’action et de la vidéo pendant quelques années. Bien entendu, American Warrior appellera des suites jusqu’en 1993 au travers d’American Ninja II : The Confrontation (1987), American Ninja III : Blood Hunt (1989), American Ninja IV : The Annihilation (1991) et American Ninja V (1993). Cependant, aucune de ces séquelles n’égalera le succès du film de 1985…


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- Article rédigé par : Vincent Trajan

- Ses films préférés : Le Bon, la Brute et le Truand, Le Nom de la Rose, Class 1984, Les Guerriers de la Nuit, Nosferatu - Ses auteurs préférés - Maxime Chattam, Stephen King, Franck Thilliez, Bernard Minier, Jean-Christophe Grangé

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