Aragami
C’est un défi qui est à l’origine des films ARAGAMI et 2LDK. Ce défi oppose deux jeunes réalisateurs japonais, Ryuhei Kitamura (ARAGAMI) et Yukihiko Tsutumi (2LDK). Le but du jeu est de réaliser un film selon des figures imposées. Le thème est forcément celui du duel, le nombre des personnages est de deux, le tournage ne doit pas excéder sept jours… Le vainqueur sera celui qui fera le meilleur film.
Dans ARAGAMI, deux samouraïs trouvent refuge dans un vieux temple. Dehors, la tempête faît rage et les deux hommes, les seuls survivants d’une terrible bataille, sont grièvement blessés. Le gardien du temple les accueille et les soigne mais l’un des deux meurt de ses blessures. Lorsque le second samouraï se réveille, il est alors temps de faire les présentations… Alors que la plupart des films de Ryuhei Kitamura s’avère long et ennuyeux, ARAGAMI est plutôt une bonne surprise. Les règles du défi qui l’oppose à Yukihiko Tsutumi l’obligent à aller droit au but et c’est particulièrement salvateur pour ce cinéaste. ARAGAMI est en effet bien rythmé, court et l’ennui y est banni. On peut néanmoins lui reprocher son manque d’originalité. ARAGAMI utilise une légende japonaise, celle du Tengu. Nous, Occidentaux, nous penserons plutôt à celle du Wendigo qui était très à la mode il y a quelques années lors de la sortie de VORACE ou CANNIBAL THE MUSICAL.
ARAGAMI est particulièrement prévisible. Le film joue sur deux ou trois suspenses dont le premier est de deviner la véritable identité de l’hôte du samouraï. Dans ce domaine précis, il est évident que ARAGAMI ne fonctionne jamais. Tout est prévisible et les effets de Kitamura pour souligner les grandes tirades de ses comédiens ne fonctionnent pas.
En outre, sur certains points, le film s’avère également décevant comme la direction d’acteur par exemple. Les acteurs ont un charisme certain mais mal mis en valeur. De même, l’unité de lieu et de temps (une pièce, une nuit) ne sont jamais exploitées non plus. Il ne ressort également rien des décors terriblement mornes. Mais, encore une fois, on ne s’ennuie pas dans ARAGAMI. Kitamura est un bon artisan qui a besoin d’être cadré, c’est ce que démontre parfaitement ce film.
