Un texte signé André Quintaine

Japon - 2005 - Yojiro Takita
Titres alternatifs : Ashura-jô no hitomi
Interprètes : Somegoro Ichikawa, Rie Miyazawa, Kanako Higuchi, Atsuro Watabe, Takashi Naitô

asian-scans

Ashura

ASHURA nous transporte dans une époque médiévale incertaine durant laquelle les démons se sont mélangés aux humains. Ils attendent patiemment le retour de leur reine Ashura pour dominer le monde. Pour le moment, ils se cachent et doivent subir les foudres des tueurs de démons qui les traquent sans relâche. Izumo, désormais acteur de théâtre, est l’un de ces anciens chasseurs de démons. Un soir, il rencontre une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux. Il ne sait pas encore que cet amour va avoir de fâcheuses conséquences sur l’équilibre entre les Hommes et les Démons…
C’est une histoire classique qui nous est racontée ici. Une histoire d’amour impossible entre deux êtres que tout sépare. Vous avez sans doute déjà deviné de quoi il retournait dans ASHURA et il est vrai que le film d’Yojiro Takita est on ne peut plus prévisible. Heureusement, les acteurs sont bons et apportent crédibilité à leurs personnages auxquels on finit par s’attacher, malgré les clichés qu’ils incarnent.
ASHURA est avant tout un spectacle visuel étrange. Inspiré d’une pièce de théâtre, le film est fidèle à ses origines dans le sens où l’intégralité du film se déroule dans des décors, en intérieur. Nombreux, ils sont également magnifiques comme la reconstitution très colorée de la ville d’Edo (aujourd’hui Tokyo). A l’inverse, ceux qui sont réfractaires à l’utilisation des images de synthèse risquent fort de sortir de la projection couverts de boutons. En effet, pour donner du volume aux décors, on a abondamment utilisé les effets spéciaux numériques. Si cette abondance confère un certain style à ASHURA, au bout d’un certain temps on finit par voir prioritairement les limites du subterfuge. Nous sommes alors envahis par une grande sensation de claustrophobie !
Cette impression est également renforcée par l’agacement ressenti face à des dialogues nombreux et interminables : « j’ai perdu la mémoire, qui suis-je vraiment », « je t’aime quand même, aimons-nous »… et bla et bla et bla… Ça tourne en rond et, à moins d’être fan de ce genre de questions cruciales, vous risquez fort de trouver le temps long.
D’une durée proche des 120 minutes, ASHRUA aurait pu raisonnablement se dispenser de certaines séquences car ce qui lui manque assurément, c’est du rythme. Le rythme aurait en effet permis de passer outre tous les défauts du film : scénario linéaire et pas original, décors et effets spéciaux numérisés. Si les combats aux sabres sont souvent impressionnants car filmés en plans larges, ils sont en revanche trop peu nombreux.
Evoluant dans le même genre que LA LEGENDE DES 8 SAMOURAIS, ASHURA souffre évidemment de la comparaison. A l’écran, il est évident que le budget n’était pas le même et le film d’Yojiro Takita ne se relève pas d’un tel handicap. Le film dispose malgré tout de quelques bons moments comme la première chasse aux démons, plutôt barbare, même si le sang est de couleur verte et que les créatures disparaissent dans un effet numérique démodé. Mais véritablement, le manque de rythme restera l’un des gros défauts du film.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link