AVH: Alien versus Hunter

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2007 - Scott Harper
Interprètes : Dedee Pfeiffer, William Katt, Jourdan Wittly, Randy Mulkey

Reine du blockbuster „canada dry“, la petite société de production californienne The Asylum décalque encore un gros budget hollywoodien avec les moyens du bord. Réalisé par Scott Harper, un technicien en effets spéciaux passé par divers œuvres de studio (DES SERPENTS DANS L’AVION, entre autres) dont c’est le deuxième opus après SUPERCROC (la suite de DINOCROC, excellente production Corman), AVH est donc une copie conforme de…AVP bien sûr et risque même de faire passer ces deux « illustres » modèles pour des chefs-d’œuvre du genre.
Un vaisseau spatial se crash prés d’un village californien perdu en pleine forêt avec à son bord une terrible créature arachnéenne. Peu de temps après, apparaît une mystérieuse silhouette humanoïde vêtue d’une armure aux diverses fonctions. L’alien est là, le chasseur aussi, la fusillade peut commencer. Mais coincé entre deux feux, un groupe d’humains tente de survivre à cet affrontement.
Non, non, il ne s’agit pas là du pitch des deux ALIEN VERSUS PREDATOR, mais bel est bien de ALIEN VERSUS HUNTER, cherchez l’erreur. Poussant jusqu’à l’absurde la logique « canada dry » de l’entreprise en recrutant Dedee Pfeiffer, sœur de Michelle, The Asylum frappe fort ! Armé d’une esthétique « filtrée » façon Tony Scott ou Michael Bay à leur époque Bruckheimer, AVH démarre pourtant de manière efficace avec de beaux plans héliportés et une mélodie agréable à défaut d’être originale puisque issue d’un CD de musique au mètre. La suite se complique assez vite dés la fin du générique et la première apparition-fugace- de l’alien : cadrée presque toujours en hors-champ, son attaque n’est pourtant pas suggéré car quelques plans sanguinolents sont montrés et agit surtout comme cache-misère, en vain. En effet, toutes les séquences à effets spéciaux du film seront cadrés de la même manière, frustrant le spectateur au lieu de lui donner à imaginer la violence de la situation. Entre deux attaques, il faut suivre le groupe de survivants qui, à cause d’une gestion de l’espace plus ou moins hasardeuse, semble tourner en rond dans un périmètre ultra-réduit. Cadré au plus près, le film enferme ses protagonistes dans un cadre si étroit que l’on se prend à imaginer l’équipe technique collée aux comédiens. A ce sentiment de claustrophobie en plein air s’ajoute une grammaire cinématographique très basique en ce qui concerne les scènes de comédies et les acteurs étant ce qu’ils sont (cabotins au possible), on se prend à attendre de les voir se déshabiller tellement on se croit revenu à un porno de luxe des années quatre-vingt dix.
Que reste-t-il alors à cet AVH ? Pas grand-chose, si ce n’est l’envie de proposer un vrai spectacle sans en avoir les moyens. L’entreprise s’avère alors bien sympathique dans les intentions et pour peu que l’on soit sensible à ce genre de cinéma, AVH devient même regardable et l’on se prend à sourire devant cette nuit américaine si basique qu’elle semble avoir été tournée au petit matin ou même à s’esclaffer face au look de l’alien ou aux bagarres et fusillades si mollassonnes qu’elles feraient passer le tout venant du post-nuke italien des années quatre-vingt pour des modèles d’efficacité.
Au final, ALIEN VERSUS HUNTER reste un produit à réservé aux initiés qui pourront toujours le louer un par un soir de désespoir vidéo.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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