Bang ! Bang !

Un texte signé Patryck Ficini

BALEINE NOIRE réédite aujourd’hui un petit classique de la SERIE NOIRE initialement publié en 1992.
Il s’agit du MAL DU DOUBLE-BANG, avec lequel LAURENT FETIS est devenu le jeune prodige de GALLIMARD après avoir fait ses premières armes au FLEUVE NOIR (BRAIN SPLASH, c’était lui !). On a déjà dit beaucoup de bien ailleurs de ce polar pas tout à fait comme les autres.
LE MAL DU DOUBLE-BANG, en héritier déjanté du roman noir tel qu’on le pratiquait dans les années 50 (HELENA ! FERNY ! MAXWELL !), nous présente une belle bande de gangsters à la petite semaine, maquereaux et garagistes. A leur tête, Rico, ambitieux petit homme qui rêve de la cour des grands et joue les mafieux en costard bleu cobalt. C’est son frère qui le trahira dans ses plans de conquête (originaux : organiser la révolte des jeunes de banlieue en montant un groupe de rap ultra violent, bien avant les émeutes de 2005). En guise de deniers, on offrira à ce Judas aux petits pieds une dope toute nouvelle, le Double-Bang, un produit ultra addictif. L’état de manque rend limite dingue dangereux – comme la copine du toxico qui le mord à belles dents (zombie style !) et qui finira butée sous ses yeux sans qu’il lève le petit doigt pour elle. Pas de morale.
LE MAL DU DOUBLE-BANG est une histoire de frangins qui tourne mal et s‘achève dans le sang. C’est un duel meurtrier, genre western, qui met le point final à la dernière cavale de ces Pieds Nickelés du crime. Le toxico finit à l’asile en ayant tout perdu. C’est d’ailleurs de là qu’il raconte son odyssée dans un parler imagé et plein d’humour, mise au goût du jour de la gouaille argotique des polardeux des années 50.
LE MAL DU DOUBLE-BANG était le seul SERIE NOIRE de FETIS épuisé, BALEINE NOIRE répare le préjudice. Grâce lui en soit rendue.

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