Un texte signé Patrick Lang

Allemagne - 2007 - Timo Rose
Titres alternatifs : Barricade: welcome to hell
Interprètes : Joe Zaso, Raine Brown, Andre Reissig, Manoush, Thomas Kercmar, Andreas pape, Timo rose...

indie-eye

Barricade

Cinq jeunes partent camper dans la Forêt Noire allemande, pour boire et se raconter des blagues graveleuses comme le font si souvent les jeunes dans les films ! Ils se font soudainement attaquer par des inconnus. Ce qui va suivre après même pas 3 minutes de métrage est un véritable bain de sang ! Le ton est donné, ce film n’est pas pour les âmes sensibles et on n’est pas là pour rigoler : castrations, démembrements se suivent à un rythme d’enfer ! Ceux qui ne meurent pas sur place sont emmenés dans une cabane pour y être tués à leur tour, et dévorés puisque cette ”famille” est aussi cannibale ! Très bonne entrée en matière pour ce qui s’annonce comme un Survival très ”années ’70”, image granuleuse et montage sec, efficace à l’appui. Le générique lancé, nous apprenons que déjà plusieurs disparitions et autres faits divers se sont déroulés dans les environs. Le film s’attarde ensuite sur Nina, Michael et David, qui partent pour une ballade dans cette même forêt. Quand ils veulent repartir, la voiture ne démarre pas. Ils décident donc de camper sur place, ce qui signifie pour eux une véritable descente aux enfers, car la ”famille” ne se laissera pas désirer et elle a toujours très faim, comme l’indique le sous-titre : welcome to hell !!
Voila pour l’histoire somme toute très classique, mais qui s’en soucie dans un film d’horreur et un Survival de surcroît ? Le scénario n’a jamais été le point fort de Timo Rose. Par contre, une fois le décor planté, il s’en donne à coeur joie dans ce qu’il sait faire le mieux. Cela veut dire le gore tout ce qu’il y a de plus craspec ! Avec des effets spéciaux d’un réalisme saisissant, dont certains sont signés Olaf Ittenbach (comme dans PREMUTOS d’Olaf Ittenbach lui-même ou encore dans BLOODRAYNE d’Uwe Boll), l’amateur de sang et de tripaille en a pour son argent. Nous avons même sous nos yeux le film le plus gore réalisé par Timo Rose à ce jour. Rappelons qu’il est l’auteur de films déjà très sanglants dont la trilogie des MUTATION ou encore RIGOR MORTIS. Question violence, ils n’ont rien à envier aux autres productions amateures allemandes. Le réalisateur semble vouloir jouer dans la cour des grands. Pour BARRICADE, il s’éloigne de l’amateurisme tant qu’il peut. Il emploie des acteurs semi professionnels, soigne ses effets spéciaux. Il se permet même des effets de style tel le montage saccadé, l’image volontairement granuleuse… Le directeur de la photographie peut également être félicité sur ce coup-là tant son travail est magnifique. Néanmoins, même si les zooms et autres coupes intempestives fonctionnent bien pour certaines scènes, en général, ils ont plutôt tendance à desservir le film et peuvent même agacer. La musique, quant à elle, se partage en deux catégories. L’une est plus symphonique, ”académique” et simpliste mais colle bien à l’ambiance du film. L’autre se compose de rap allemand qui surprend et semble hors contexte. C’est un mariage vraiment raté et espérons que cela ne se reproduira plus ! Certains dialogues (en particulier au début du film) ont été post-synchronisés, mais le travail a été bâclé, ce qui fait beaucoup de tort au métrage.
Pour terminer, les acteurs font ce qu’ils peuvent mais là non plus, il n’y a rien de transcendant à signaler. Thomas Kercmar s’en sort néanmoins plutôt bien en endossant un rôle plus sérieux que d’habitude à l’occasion de cette nouvelle collaboration avec Timo Rose. De même, Manoush, entr’aperçue dans LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN et ANGEL OF DEATH 2 d’Andreas Bethmann est très convaincante en matriarche d’une famille complètement déglinguée !
En général, BARRICADE se veut un Survival violent et percutant, ultra gore et sans concessions, s’éloignant d’un amateurisme qui faisait défaut aux oeuvres précédentes du réalisateur. Le pari est remporté haut la main par un Timo Rose en grande forme, quand il n’abuse pas de mouvements de camera qui ne servent à rien sauf à nous embrouiller.
Malgré ces quelques défauts, les plus extrêmes d’entre vous peuvent sans problème se ruer sur ce film d’une générosité absolue.


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- Article rédigé par : Patrick Lang

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