Bhoot

Un texte signé André Quintaine

Inde - 2003 - Ram Gopal Varma
Interprètes : Ajay Devgan, Urmila Matondkar, Rekha, Victor Banerjee, Nana Patekar

BHOOT était annoncé comme un film de terreur pure. D’ailleurs, le générique du début de BHOOT comporte un passage où le réalisateur prévient les cardiaques et les femmes enceintes que le film qu’ils s’apprêtent à regarder n’est peut-être pas fait pour eux ! J’en reviens toujours pas de tant de puérilité !

BHOOT c’est l’histoire bidon que vous connaissez déjà tous. Un couple emménage dans un nouvel appartement situé dans un très grand immeuble. La locataire précédente s’est suicidée en sautant par la fenêtre, mais ce n’est pas grave, nos deux héros ne sont pas superstitieux. Grande erreur ! Car le fantôme de la jeune fille rôde toujours dans l’appartement et elle réclame… vengeance !
Deux heures ! BHOOT se permet de durer deux heures alors qu’il n’a rien, mais alors rien de bien original à raconter ! Bon, je veux bien admettre que je suis un peu excessif car il est vrai que, malgré tout, on ne ressent jamais véritablement d’ennui lors de son visionnage, mais quand même.

Alors que pendant toute la première partie du film on se demande quand BHOOT va-t-il franchement virer sur un scénario à la RING (toujours à la mode en ce moment), le réalisateur choisit finalement l’option L’EXORCISTE de Friedkin. C’est vrai que c’était quand même la surprise du film. Même si ce n’est pas très grave, on constate néanmoins que BHOOT frise le ridicule au moment où il choisit réellement sa direction. Il faut dire qu’il n’est pas aidé par l’interprétation calamiteuse de l’actrice principale. On a l’impression de se trouver en face d’une actrice de série Z américaine de second plan tant elle surjoue. En dehors d’elle, il faut néanmoins admettre que le reste du casting est plutôt excellent. Que ce soit le flic qui mène l’enquête, le psychiatre de l’épouse possédée ou même son époux, l’interprétation sans faille à ce niveau-là est assurément l’un des piliers de ce film. En outre, même si le réalisateur ne fait montre d’aucune preuve d’originalité, sa réalisation reste efficace. Non pas que BHOOT soit effrayant (il ne le sera jamais), mais il ne distille jamais l’ennuie. Malgré près de deux heures de métrage avec un scénario banal, cela relève du défi ! BHOOT, malgré les prétentions ridicules affichées lors de son entrée en matière, ne s’avèrent finalement pas si calamiteux que ça. Il est même plutôt plaisant à regarder si vous êtes de bonne humeur et indulgent. Pour moi, il représentait ma porte d’entrée dans le cinéma indien. Même s’il ne donne pas véritablement envie de persévérer dans cette voie, il reste néanmoins suffisamment sympathique pour que l’on en garde une bonne impression.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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