BIFFF 2009 : vennnnnnnnez !

Un texte signé Philippe Delvaux

Depuis quelques années, Pâque se teinte de couleurs sanguinolentes en Belgique. Les cloches résonnent moins du tintement des œufs que du glas lugubre qui rythme les processions mortuaires. Et ces processions sont celles de toute la cohorte de vampires, zombies et autres créatures de la nuit qui s’en vont rituellement arpenter les travées du Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF) et ce pour la 27e édition consécutive.
Comme pour les deux précédentes éditions, c’est le gigantesque et très beau site de Tour et Taxis qui accueille l’orgie cinéphilique déviante, du 9 au 21 avril.
Comme on ne change pas une manifestation qui gagne, les grandes lignes programmatiques de l’événement restent dans les rails des éditions précédentes, avec l’incontournable Journée de la japanimation, le Zombie day, les innombrables rencontres avec le public, les séances extrêmes à minuit, la toujours très courue Nuit du fantastique, le Body painting contest (un régal pour les yeux !), les nombreuses animations à même de réveiller un mort et, en point d’orgue, l’incontournable Bal des vampires.
Le petit bonus qui fait plaisir : les capsules précédent le film sont pour la troisième fois créées par Sacha Feiner, qui avait mis une ambiance du tonnerre en 2008 avec ses détournements hilarants de bandes annonces (mélangeant par exemple Les oiseaux avec Ptérodactyle ou remontant un trailer de Titanic pour en donner une relecture gay friendly). Cette année Alysson Paradis (A L’INTERIEUR, LA bombe du BIFFF 2008) devrait donc nous délivrer des consignes de sécurité en droite ligne d’un futur que l’on est pas pressé d’affronter.
Changement cependant par rapport aux années précédentes, le festivalier ne devra plus se dédoubler pour tenter de voir les films de la sélection officielle et ceux du 7e Orbit (successeur du 7e Parallèle, la Section plus avant-gardiste, laquelle s’est réincarnée dans le festival Offscreen), cette dernière étant cette fois programmée plus tôt dans la journée. Ce repli sur une seule salle se traduit par un resserrement de la programmation, ramenée à une soixantaine de longs métrages contre 80 en 2008.
Le festival ouvre en fanfare avec le très attendu CORALINE (sortie belge le 10 juin, sortie française vers octobre) de Henry Selick. En clôture, STATE OF PLAY. Entre les deux, quelques bêtes de festivals et films qui font parler d’eux : le multiprimé MORSE (ici sous son titre anglophone « LET THE RIGHT ONE IN », le 20/4), THE CHASER (prix Action Asia à Deauville, sortie belge le 6/5, au BIFFF le 11/4), DREAM, le nouveau Kim-Ki Duk … A contrario, STOIC nous permettra de vérifier si Uwe Boll mérite sa réputation calamiteuse.
Depuis RINGU (Corbeau d’or au BIFFF), l’Asie est (très) fortement présente. Shinya Tsukamoto est un habitué du Festival : presque tous ses films y ont été programmés et ce sera encore le cas cette fois avec NIGHTMARE DETECTIVE II. Ryukei Kitamura est également un fidèle, ce que confirme la programmation de son YOROI : SAMOURAI ZOMBIE. Le stakhanoviste Tsui Hark nous présentera son Missing.
Cette année, le festival entend faire la part belle au cinéma nordique, dont la réputation dans le genre ne cesse de croître : THE CANDIDATE, SAUNA, THE STRANGER, COLD PREY II, DEAD SNOW, le tout tiré par l’inévitable MORSE.
Et au delà de ces noms prestigieux, toute une série de productions médiatiquement plus modestes mais dont certaines recèlent certainement le potentiel des grands de demain… ou des sucreries pour bissophiles déviants
Et comme par le passé, Sueurs Froides couvrira le BIFFF…
Les détails pratiques, la programmation et toute l’info : www.bifff.net


- Article rédigé par : Philippe Delvaux

- Ses films préférés :


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
Share via
Copy link