BIFFF 2017

Un texte signé Philippe Delvaux

Et c’est reparti pour le grand ride du BIFFF. 35e édition d’un des plus grands festivals de fantastique au monde. Bruxelles devient une fois de plus et deux semaines durant la capitale du film de genre.

Une édition de stabilité dirons-nous : bien ancré au Bozar (la greffe a pris), déployé sur trois salles (on vous dit pas les dilemmes pour choisir un film), blindé d’animations et d’activités annexes, le « Brussel International Fantasy, Fantastic, Thriller & Science-Fiction Film Festival » (mazette, ce titre) s’impose comme La locomotive des festivals belges et fait résonner le fantastique au niveau mondial. Merveilleusement rodée au fil des années, la recette évolue peu. Tout juste signalera-t-on cette année le Marché du film, qui tentera de mieux vendre ce cinéma toujours en recherche de canaux de diffusion.

Et pour le reste, c’est reconduction d’une fête dantesque : les expositions d’art fantastique, le concours de maquillage, celui de body painting (ramassé sur une seule journée, avis aux amateurs de chaires aussi fraiches que peinturlurées), les désormais traditionnelles échappées vers des genres connexes : le gaming madness day, la journée cosplay, le boulevard du polar, la journée pour les petits n’enfants (‘ske bon, on va pas tout de suite les gaver de gore qui tache gras). Et si tu veux te dégourdir les jambes, les zombiff’lympics attendent les sportifs, la zombiff’parade les carnavaleux et le Bal des vampires les clubbers.

Park Chan-Wook sera sacré Chevalier de l’Ordre du Corbeau, l’occasion de lui demander de signer un dvd d’OLD BOY ou l’affiche de HANDMAIDEN. Alejandro Amenabar sera sacré Chevalier de l’Ordre du Corbeau, l’occasion de lui demander etc. Fabrice Du Welz, la gloire nationale du fantastique donnera une master class alors que sera projeté son petit dernier, MESSAGE FROM THE KING, l’occasion de lui demander de… Et bien entendu la pléthore d’invités, star d’hier, d’aujourd’hui ou de demain qui arpentent les travées du Bozar et se révèlent le plus souvent très accessibles (l’occasion de…).

Riche programmation de courts métrages cette année, inrésumable… mais on est déjà très curieux du sexuellement libéré CRUELLE EST LA NUIT d’Alan Deprez (on prédit déjà l’exultation d’un public toujours prompt à réclamer de la nudité et de la perversion à la louche).

On change de braquet pour passer aux longs métrages et là, c’est l’overdose. On ne va pas tout vous lister, ‘z’irez zieuter le site. On va se contenter de quelques grosses cartouches : en double ouverture, THE GIRLS WITH ALL THE GIFTS ou BEYOND THE GATE ; en double clôture, le dernier du chouchou du festival, Alex de la Iglesia (THE BAR) ou XX (c’est con, à un « X » près on se retrouvait d’un coup au Festival du Film de fesses). Entre les deux, le nouveau Ben Weathley (FREE FIRE fera-t-il encore mieux que le monument HIGH RISE ?), l’excellent roman porno-mais-en-fait-pas-vraiment ANTIPORNO (de Sono Sion, on vous en parle déjà sur Sueurs Froides), Harry Potter pétomane (ou genre) via SWISS ARMY MAN, le dernier Dante Lam – OPERATION MEKONG (Hong-(Me)Kong même pas mort), Stephen fait son Show avec le méga blockbuster chinois THE MERMAID, le LITTLE NIGHTMARES d’un Takashi Shimizu qui vieillit bien, l’AUTOPSY OF JANE DOE (qui tourne un peu partout, va bientôt plus rien avoir à autopsier à force), le PSYCHO RAMAN du réal’ de UGLY (on vous l’a déjà chroniqué sous son titre RAMAN RAGHAV 2.0)… Et pour les irréductibles zédards qui trépignent déjà pour la « Troma night » ou pour ceux qui ont kiffé la capsule de Nanarland sur Wakaliwood, le BIFFF programme BAD BLACK, tourné avec un budget annoncé de… tadaaaaam… 65 dollars (Eurociné en est vert de jalousie).

Et pour reprendre un des fun facts de la conférence de presse : « Les monstres attendus : fantômes, esprits possédés, intelligences artificielles, vampires, zombies, zompires, djins, demi-dieux, croque-mitaines, chats assassins, robots tueurs, boulettes mi-humaines mi-extraterrestres, monstre mi-crabe mi-aspirateur, homard hargneux, cadavre pétomane, dragons, sirènes, cannibales, lions, créatures lovecraftiennes, hyènes et des choses vachement méchantes mais inconnues au bataillon lexical. Bref, vous aurez l’embarras du choix ! »

Tout ça à Bruxelles, au Bozar
Du 4 au 16 avril 2017


- Article rédigé par : Philippe Delvaux

- Ses films préférés :


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