Blue Spring

Un texte signé André Quintaine

Japon - 2001 - Toshiaki Toyoda
Titres alternatifs : Aka Aoi Haru
Interprètes : Ryuhei Matsuda, Hirofumi Arai, Sousuke Takaoka, Yusuke Oshiba, Yuta Yamazaki

Adapté d’un manga de Taiyou Matsumoto (Ping Pong), BLUE SPRING est de nouveau un film de ” jeunes “. Ce teenie movie se déroule essentiellement dans un lycée. La vie de ces lycéens semble se résumer à leur école. Là, on découvre un univers à la MAD MAX où se regrouper en bande est une nécessité pour ” survivre “, ou du moins, se sentir plus fort. On assiste ainsi aux conflits qui ont lieu entre bandes.

Sur cette trame où l’univers des adolescents semble impitoyable, nous assistons à leur vie quotidienne. Ce qui choque au premier abord est le fait qu’ils sont complètement livrés à eux-mêmes. On ne voit aucun parent dans ce film. La police, qui fait irruption à un moment donné, se dépêche de faire ce qu’elle a à faire et de repartir le plus vite possible tant elle craint les représailles. Les gangs qui dirigent ce lycée sont les seuls maîtres de cette zone de non droit. Les professeurs sont, quant à eux, les seuls représentants adultes dans ce monde sans règles. Ils ont visiblement baissés les bras, ils récitent simplement leur cours. Lorsqu’un élève quitte la salle soudainement, l’enseignant ne relève pas son absence. C’est à peine s’il fait une remontrance lorsque l’un de ses élèves balance un objet dans son dos. Les lycéens sont complètement désabusés. Pour eux, il n’y a pas de vie après le lycée. Les seules perspectives d’avenir qu’ils possèdent sont la réussite sur le plan sportif ou l’entrée dans le monde des yakuzas.
BLUE SPRING est un film de mode, une nouvelle fois sur ces pauvres petits jeunes sans repères, désabusés, et bla, et bla, et bla. Les jeunes protagonistes du film sont insupportables. Ils sont mous, sans idées sur rien, sans ambition. Même si le film se veut réaliste sur la condition de ces jeunes en mal de vivre, sa complaisance en leur faveur est démagogique. BLUE SPRING nous offre le scénario habituel des jeunes désabusés délaissés par le monde des adultes et n’apporte aucune analyse constructive.
BLUE SPRING réussit néanmoins à quelque peu sortir de la moyenne de ce genre de films grâce à l’environnement créé et dans lequel évoluent les gamins. Ce monde anarchiste où règne la loi du plus fort garantit quelques scènes de violence qui permettent de maintenir l’intérêt du film. On pense alors un peu au CLASS 1984, même si on en est quand même assez loin.

BLUE SPRING demeure un produit de mode avec ces jeunes branchés qui ont le mal de vivre dans une société qui a oublié l’espace d’une génération qu’une paire de baffes et un coup de pied dans le derrière peut également être une solution pédagogique. Reste que BLUE SPRING aura néanmoins le grand mérite de faire découvrir l’excellent groupe de rock Thee Michelle Gun Elephant à ceux qui ne le connaissaient pas encore. Ils signent la plupart des chansons de la bande-son de BLUE SPRING. Le réalisateur a su en tirer parti pour certaines séquences de son film. A ce titre, la toute dernière scène du film est réellement fabuleuse. Même si BLUE SPRING n’est pas un bon film, ces trois dernières minutes sont d’une telle beauté et d’une telle intensité qu’il convient de ne pas les rater.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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