Boy From Hell, the

Un texte signé André Quintaine

- 2004 - Mari Asato
Interprètes : Mirai Yamamoto, Kanji Tsuda, Hanae Shoji

THE BOY FROM HELL est le premier d’une série de six films adaptés de mangas signés Hideshi Hino. Hideshi Hino est un auteur de mangas très connu au Japon et de part le monde pour ses histoires horribles et effrayantes.
C’est Pony Canyon qui produit cette série dont les films sont tournés en vidéo et confiés à des réalisateurs familiers du genre.
Dans THE BOY FROM HELL, Setsu est une mère qui doit survivre à son fils décapité dans un accident de la route. Elle ne peut se résigner à sa mort. A l’enterrement, elle rencontre une vieille dame qui lui conseille de tuer un enfant avec la griffe d’un animal qu’elle lui tend. Si elle fait ce sacrifice, elle verra son fils revenir d’entre les morts. Setsu trouve facilement un enfant condamné par une terrible maladie et le sacrifie sans beaucoup de scrupules. Daio, son fils, revient alors à la vie mais sous une forme monstrueuse. Pire, il est affamé et se nourrit exclusivement de chair humaine.
THE BOY FROM HELL marque le départ d’une série qui sera sans aucun doute marquée par le grand-guignol et l’exagération. La mort de Daio en est un bon exemple. Assis, sur le siège passager, il décide de sortir la tête de la fenêtre au moment où la voiture croise un camion… La décapitation est sympa…
Pony Canyon n’a pas déboursé beaucoup d’argent pour ces films. Tournés en vidéo, ils sont rudimentaires au niveau des décors. La séquence d’ouverture avec la mort du gamin se déroule dans une voiture en studio avec le décor qui défile dans le fond, comme dans les films de papa et de maman. L’enterrement ne réunit que 3 personnages au total et se déroule dans un terrain vague.
Heureusement, le manque de moyen permet et justifie le style que veut se donner le film. L’enterrement de Daio ne fait pas du tout pauvre ou ridicule, au contraire, il s’en dégage une véritable ambiance de BD. Mari Asato a su contourner le manque de moyens pour créer un film avec une imagerie véritablement excentrique, exagérée et souvent drôle. Il y a une scène hilarante vers la fin du métrage… Malgré la cage dans laquelle il est enfermé, Diao ne cesse de s’échapper la nuit et s’en va chercher de quoi se nourrir dans les rues sombres de la ville. Là il s’attaque à tout ce qui bouge, et même un pauvre chien, genre caniche, y passe. Il est tellement à sauter sur tout ce qui semble en mouvement qu’il finit par se cogner à l’un de ces miroirs que l’on trouve au coin de certaines rues à la visibilité limitée pour les automobilistes.
Lorsque Diao se voit dans le miroir, il se met alors à pleurer. Il faut dire que son maquillage est particulièrement réussi. Si le film ne baignait pas dans une atmosphère légère et grand-guignolesque, nul doute qu’il serait terriblement effrayant et dérangeant.
Mais le film choisit de manière délibéré la voie du grand-guignol et l’on pense parfois à du Troma en le visionnant. A ce sujet, les références sont très nombreuses. La musique pompe sans vergogne l’un des thèmes principaux des FRISSONS DE L’ANGOISSE par exemple. De même, l’histoire rappelle des centaines d’histoires horrifiques parlant d’enfants qui reviennent d’entre les morts mais sous un aspect repoussant. Même le début avec la présentation de la série en voix-off inquiétante rappelle les délirants monologues de Coffin Joe.
Si l’on devait rapprocher le film d’autres produits japonais, on penserait automatiquement à la série des GUINEA PIG. On y trouve la même volonté de verser dans l’outrance tout comme le format (image vidéo), la durée adaptée à celle d’un moyen métrage (50 minutes), et l’intégration dans une série de films horrifiques…
L’atmosphère « bon enfant » du film parvient à en faire un produit tout à fait amusant. On y trouve tellement d’éléments sympathiques que l’on passe sans problème sur les influences diverses. Le flic au nez qui ferait pâlir Cyrano et qui ne cesse d’éternuer lorsqu’il est en face de criminels est rigolo. De même, on est agréablement surpris par l’idée que la maman puisse décider d’utiliser ses compétences de chirurgien pour redonner forme humaine à son fils. Si le film ne dure que 50 minutes, c’est 50 minutes de folies horrifiques et d’exagérations en concentré. Et si la suite est du même niveau, nous pouvons nous attendre à une période enthousiasmante du côté du cinéma d’horreur nippon.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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