Breathing Room

Un texte signé Rodolphe Dumas

USA - 2008 - John Suits, Gabriel Cowan
Interprètes : Alisa Marshall, Michael McLafferty, David Higlen, Brad Culver

14 personnes se retrouvent enfermées dans un grand hangar. Ils ne se connaissent ni les uns, ni les autres et sont plongés ensemble dans une partie aux règles strictes, sous l’œil d’un maître du jeu sadique. Mais quel est le but du jeu ?

Et là, tout le monde se dit : « tiens, ça me dit quelque chose…». Et, disons le tout net, effectivement, le spectre d’un certain CUBE (le deuxième volet précisément) plane au dessus de ce BREATHING ROOM. Mais si il ne réserve pas de vraies surprises, ce premier film de John Suits et Gabriel Cowan n’en reste pas moins un bon divertissement qui se suit sans déplaisir jusqu’à un twist final prévisible mais qui s’imposait.

Bien maîtrisé dans l’ensemble, le film fonctionne bien et les indices égrainés par le maître du jeu parviennent à brouiller quelque peu les pistes et au moins les esprits des protagonistes si ce n’est ceux des spectateurs qui savent à l’avance où va le métrage. Toutefois, il serait dommage de décrocher en se disant « ça y est, j’ai tout compris » car il est finalement appréciable de suivre cette histoire sans réels rebondissements : une des principales qualités de BREATHING ROOM, c’est justement son côté familier.

Plus que le jeu dans le film, c’est plutôt celui des réalisateurs qu’on est amené à jouer et leur démarche semble intéressante : on en vient à imaginer l’énorme portentiel d’une représentation live de BREATHING ROOM (on peut même pousser la chose en pensant aux pièces interractives que Robert Hossein a montées il y a quelques années).

En effet, le film a un aspect théatral très marqué. D’une part, l’ensemble de l’action se déroule dans un hangar, lieu quasi unique qui se révèle être une scène parfaite. Les principaux changements de décors sont en fait exercés par le biais de la lumière : généralement blanche et crue, elle transforme littéralement l’espace lorsqu’elle vire au rouge ou au bleu. D’autre part, le jeu des acteurs (pour la plupart issus de séries comme TRUE BLOOD ou HOW I MET YOUR MOTHER) tient plus du théâtre que du cinéma, chacun jouant une légère surenchère et forçant les traits de son personnage sans pour autant tomber dans la caricature. Choix peut être déroutant mais qui se justifie par la nécessité d’une mise en place rapide et évidente de chaque personnalité.

Finalement, tout n’est question que de jeu dans ce BREATHING ROOM : le jeu des réalisateurs, le jeu des lumières, le jeu des acteurs… à chacun de voir si il a envie de jouer le jeu ou non. On peut évidemment être très critique vis-à-vis d’un film à première vue banal et inintéressant ou on peut se dire que son originalité est ailleurs. A vous de jouer en somme…


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Rodolphe Dumas

- Ses films préférés :


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
Share via
Copy link