Un texte signé André Quintaine

USA - 2002 - Don Coscarelli
Interprètes : Bruce Campbell, Ossie Davis, Ella Joyce, Reggie Bannister

review

Bubba Ho-Tep

Don Coscarelli abandonne enfin ses PHANTASM et prouve par la même occasion qu’il peut aussi faire de la qualité avec un tout autre sujet.
Nous retrouvons Bruce Campbell dans le rôle de… Elvis Presley, rien de plus. En tout cas, cela lui donne l’occasion de cabotiner un peu de la même façon que dans les EVIL DEAD. Sauf que cette fois-ci, il ne lui est pas possible de sauter dans tous les sens. Bruce Campbell joue en effet un Elvis Presley vieillard qui atteint la fin de sa vie incognito dans une maison de retraite. Personne ne le croit lorsqu’il raconte qu’il est le King. Il n’est plus qu’un vieil homme aigri, incapable en plus d’avoir une érection depuis qu’une excroissance purulente a poussé sur son pénis. Alors qu’il attend que la mort vienne le chercher, l’un de ses compagnons, un noir qui soutient être JFK, lui apprend qu’une momie a élu domicile non loin d’ici et que chaque soir, elle se nourrit de l’âme de vieillards.
Vulgaire, certes, mais drôle, BUBBA HO-TEP s’avère particulièrement rafraîchissant. On s’amuse beaucoup dans ce film où deux vieillards s’improvisent les défenseurs d’une poignée de rescapés décrépis et luttent contre une momie dans une maison de retraite transformée en champ de bataille. BUBBA HO-TEP n’a rien d’exceptionnel. Il n’est même pas vraiment passionnant, mais son scénario, ses personnages et les situations rocambolesques réussissent à capter l’intérêt du spectateur. Le scénario, dans ses grandes lignes, est quelconque et il ne constitue en rien l’intérêt principal du film. En fait, cet intérêt, on le trouve chez les personnages. Le JFK noir est assez désopilant, et cet Elvis Presley oublié dans une maison de retraite, assez croustillant. Il est devenu un homme ordinaire, pire encore, un vieillard. C’est dans les moments où il fait preuve d’aigreur que le film est le plus drôle, comme lorsqu’il se plaint de son infirmière. Elle montre aujourd’hui vraiment peu d’entrain à appliquer une crème sur son pénis. Il se dit que 20 ans plus tôt, elle aurait fait n’importe quoi pour ça.
On peut néanmoins reprocher au film de ne s’appuyer que sur ses excellents dialogues et sur le jeu de Bruce Campbell. En effet, la réalisation est trop plate et ne suit pas vraiment le scénario dans ses extravagances. L’histoire de la momie perdue au fin fond du Texas sonne également tellement gratuitement que l’on sent bien que le centre d’intérêt du film reste Bruce Campbell et ses pitreries. En revanche, et malgré l’humour qui règne dans le film, Don Coscarelli réussit avec beaucoup de tact et de touché à retranscrire à l’écran ce que peut être la sensation de vieillir et de se retrouver seul.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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