Buddha’s Palm

Un texte signé Chrystelle Cavaglia

BUDDHA’S PALM, un des premiers métrages de Taylor Wong qui en compte plus d’une vingtaine aujourd’hui, est en fait un remake d’une série de films de kung-fu du même titre des années soixante devenue célèbre dans les années soixante-dix.
Le grand Bodhisattva, après sept années de méditation, invente les Neuf Styles de la Paume de Bouddha : le plus puissant des arts martiaux qu’il transmet ?Eson disciple Nuage Pourpre. Mais des clans rivaux convoitant ses techniques secrètes ne cesseront de l’attaquer jusqu’à la mort. Pour venger son maû‘re, Nuage Pourpre devra affronter quatre terribles adversaires : Sun Billing les Anneaux Volants, Lui Piaopiao les Clochettes Volantes, la Main Mortelle du Tonnerre et le Grand Pied Céleste. Après l’ultime combat les cinq maû‘res disparaissent. Vingt ans après, le jeune Long Jianfei, banni par les siens, est jet?Edu haut d’une falaise. Sauv?Epar une étrange créature aillée, il se retrouve dans la grotte de l’isolement o?Eil rencontre Nuage Pourpre. Ce dernier lui propose alors de devenir son disciple et de lui enseigner les Neuf Styles de la Paume de Bouddha…
Le scénario, pour simplifier, est une histoire de vengeance. D’un côt?ELong Jianfei (Derek Yee) veut se venger de l’affront qu’il a subi et par la même occasion récupérer sa bien-aimée. Et de l’autre, Nuage Pourpre (Alex Man) n’a toujours pas fini de venger son maû‘re. Mais pour compliquer un peu, il y a aussi une histoire de sœurs jumelles et une autre d’enfant cach?E En ce qui concerne la mise en scène, on pourrait dire que le déroulement de l’histoire rappelle celui d’un jeu vidéo d’aventure. Pour mener ?Ebien sa quête, le héros doit se rendre ?Eun endroit précis pour chercher un objet magique ; ici Long Jianfei a besoin d’un œuf dor?Ede dragon pour guérir son maû‘re aveugle. De plus, ?Eplusieurs reprises, un mystérieux sage, Le Sage de l’Ile du Levant qui ressemble ?Eun personnage de RPG (Role Playing Game), apparaû‘ pour aider et conseiller notre héros quand celui-ci piétine. Malheureusement, le tout est gâch?Epar des effets spéciaux kitch voire ridicules. Par exemple, les projectiles d’énergie d’une des attaques secrètes de la Paume de Bouddha sont représentés par des sortes de flammes, faites en anim?Ede mauvaise qualit?E On notera également l’apparition saugrenue d’un sabre laser tout droit sorti d’un sous STAR WARS. Mais le plus grotesque est Gros Bêta, l’espèce de dragon apprivois?Ede Nuage Pourpre, qui ne ressemble pas ?Egrand-chose avec sa gueule en plastique et ses ailes en moquette. Les bruitages, trop abondants et exagérés, resituent le film dans son époque mais demeurent tout de même énervants. Les scènes de combat ne sont pas très bien réalisées dans le sens o?Eles cadrages ne sont pas toujours adéquats et les raccords trop visibles. Sinon les combats en eux-mêmes restent plaisants et variés. Chaque disciple des cinq maû‘res utilise, avec art, ses techniques spéciales pour battre son adversaire. Les protagonistes et leurs armes représentent des personnages typiques de l’imaginaire hongkongais, ce qui les rend attrayants et attachants, même s’ils surjouent légèrement. On retrouvera d’ailleurs, dans KUNG FU HUSTLE de Stephen Chow, certains éléments de ces légendes comme la Paume de Bouddha ou les anneaux volants.
BUDDHA’S PALM est donc un petit film sympathique digne des séries B, malgr?Eplusieurs passages un peu lourds et une fin longuette. Côt?Ebonus, on retiendra surtout une interview de Gordon Chan qui était directeur des effets spéciaux ?El’époque.