Cemetery Gates

Un texte signé Patrick Lang

Deux éco-activistes entrent dans un laboratoire par effraction pour libérer les animaux qui y sont séquestrés. Ils emmènent une grande caisse en bois contenant une bestiole puis la relâchent dans une forêt non loin d’un cimetière (d’où le titre). Mais, manque de chance, la bestiole en question est un monstre muté qui va dévorer tout ceux qui vont croiser son chemin, à commencer par ses sauveteurs ! Rien à ajouter pour le scénario. Le décor est planté, place à la boucherie. C’est une Série B donc pas besoin d’approfondir!
CEMETARY GATES possède toutes les qualités et tous les défauts de ce sous-genre. Nous avons donc la chance de pouvoir se régaler de scènes ultra gore, monstre caoutchouteux, de filles nues et d’humour. Mais nous avons aussi la malchance de devoir subir des dialogues d’une extrême platitude, avec des adolescents débiles fumant des joints qui font des blagues tout le temps. Comme on le dit toujours pour les séries B, ce sont des films à voir entre potes, autour de quelques bonnes bières. Eh bien CEMETARY GATES rentre exactement dans cette catégorie. Ni plus, ni moins. Il propose tout ce qu’il faut pour passer un bon moment, sans se casser la tête. Le film s’approche dangereusement de la série Z quant il s’agit du monstre ; son animation étant très rudimentaire. Mais la réalisation, et plus particulièrement la façon de filmer la bête, évitent de justesse cet écueil. Pour ce qui est des effets gore, le coeur des fanatiques de sang va battre fort, très fort ! Nous assistons à divers démembrements, morsures et arrachages de têtes à un rythme bien soutenu. Le nombre de litres d’hémoglobine déversé est incroyable et fait plaisir. Tout ça sur fond de musique rock, qui achève d’installer une ambiance très bon enfant. Tant pis pour les dialogues si on peut admirer une telle effusion de sang à la place ! D’ailleurs, un cimetière avec autant d’animation peut surprendre vu qu’il y passe pelle mêle une équipe de tournage, une cycliste, des hippies, le gardien poivrot accompagné de ses fils (débiles eux aussi rassurez-vous !)… Tout ce beau monde passera bien sûr dans l’estomac de la bête. Les effets spéciaux sont simples et efficaces. La mise en scène s’occupe d’effacer les imperfections quand c’est possible. Qui dit série B, dit acteurs inconnus ou acteurs ‘has been’. CEMETARY GATES nous gratifie des deux. Avec Reggie Bannister (de la série des PHANTASM) qui tient un des premiers rôles, Greg Nicotero et Howard Berger (deux membres du fameux studio d’effets spéciaux KNB qui campent des hippies ici), le quota d’acteurs de seconde zone est rempli. Le duo Nicotero/Berger est d’ailleurs à voir dans une scène d’animation proprement délirante et hallucinante (c’est le cas de le dire !). Le reste de l’interprétation a fait des apparitions dans diverses productions de renommées variables. Dans le désordre: Peter Stickles dans THE GIRL NEXT DOOR (2007), Aime Wolf dans ARCHANGEL, Nicole DuPort dans SONATA, Kristin Novak dans DEATH TUNNEL…
Que dire de plus devant tant de bonne volonté? On nous livre un métrage gore, amusant, un monstre affamé vraiment très méchant, des jolies filles et de l’humour. Les plus indulgents et les amateurs de fun seront aux anges. D’autres trouverons ce film mauvais, certes, mais qu’est-ce qu’on s’amuse !