retrospective

Chacal

Fred Zinnemann (LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS) adapte en 1973 un best-seller de Frederick Forsyth (LES CHIENS DE GUERRE) au sujet d’une tentative d’assassinat envers de Gaule. Tueur à gages extrêmement cher mais à la réputation impressionnante (il aurait tué Trujillo en 1961), le mystérieux « Chacal » demande 500 000 dollars pour abattre le président français. A ses commanditaires qui s’étonnent d’une somme aussi élevée (nous sommes en 1963), le Chacal réplique « ce n’est pas si cher pour que je vous donne la France ».
Proposé dans sa version intégrale (2h22), le film reconstitue minutieusement la trajectoire du Chacal, lequel se prépare longuement à sa mission : déguisement, jeu de fausses identités, fusil démontable équipé de balles explosives, papiers trafiqués, etc. Sa trajectoire implique l’aide de différents individus qui, pour la plupart, ne profiterons guère de leur argent. Le Chacal tient, en effet, à son identité secrète.
Finalement, l’assassin est prêt à entrer en France pour accomplir son job mais le gouvernement français suspecte l’OAS de vouloir supprimer le Général. Ce-dernier refuse toutefois de modifier le planning de ses apparitions publiques. Les forces de polices doivent donc coopérer afin d’identifier le tueur à gages et réussir à l’intercepter. Le long-métrage adopte, à ce moment, une construction méticuleuse, quasi documentaire, qui suit le travail quotidien des flics dans leur recherche du moindre élément probant, du moindre indice permettant de stopper le criminel joué par un excellent Edward Fox (L’OURAGAN VIENT DE NAVARONNE, JAMAIS PLUS JAMAIS). Il campe un tueur déterminé mais charmant qui n’hésite pourtant jamais, sous ses allures de gentleman anglais distingué, à abattre toute personne pouvant s’interposer entre lui et sa cible. La course contre la montre s’engage sans que le rythme du film ne se modifie fondamentalement, le cinéaste demeurant soucieux du détail pour suivre le jeu du chat et de la souris entre le Chacal et les forces de l’ordre.
Au niveau de l’interprétation, le long-métrage convoque quelques pointures comme Michel Auclair (LES MARIES DE L’AN 2, LE COUP DE SIROCCO) dans le rôle du chef du service action français, Jean Sorel le familier du giallo (LE VENIN DE LA PEUR, PERVERSION STORY), Delphine Seyrig (LES LEVRES ROUGES), Michael Londsale (LA MARIEE ETAIT EN NOIR), Jacques François (LES TROIS MOUSQUETAIRES) ou Derek Jacobi (GLADIATOR, la série télévisée « Vicious »), etc.
En dépit de quelques longueurs (le film aurait sans doute gagné à se voir ramené à une durée de deux heures), CHACAL s’impose comme un thriller efficace, entre policier procédural, suspense et politique-fiction. Un bon exemple de cinéma des années ’70 à la fois grand public et exigeant, distrayant et intelligent, qui permet de passer une bonne soirée.

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