Cheeseburger Film Sandwich

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1987 - John Landis, Joe Dante, Carl Gottlieb, Peter Horton et Robert K. Weiss
Titres alternatifs : Amazon Women On The Moon
Interprètes : Michelle Pfeiffer, Griffin Dunne, Monique Gabrielle, Arsenio Hall, Lou Jacobi, Steve Guttenberg, Rosanna Arquette, Henry Silva, Robert Picardo, Ralph Bellamy, Carrie Fisher

En 1977, le fameux trio Zucker – Abrahams – Zucker (Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ?, TOP SECRET !) scénarise une série de sketches tournant en dérision une journée de télévision américaine avec des faux films comme « Catholic Schoolgirls in trouble » ou l’irrésistible « A fistful of yen ». Réalisé par le quasi débutant John Landis, le long-métrage, foutraque mais souvent drôle, se moque de ce qui cartonne alors au box-office : le cinéma d’épouvante, le kung fu, les films catastrophes, le porno, etc. Inégal mais sincère, HAMBURGER FILM SANDWICH trouve son public, suscite les imitations (le concept inspira indéniablement les Nuls et les Inconnus) et devient rapidement un cult-movie. Dix ans plus tard, Landis, cette fois accompagné de Joe Dante, Carl Gottlieb, Peter Horton et Robert K. Weiss, propose une pseudo-séquelle déclinant le même concept et judicieusement baptisé en nos contrées CHEESEBURGER FILM SANDWICH.
Le casting convoque une foultitude de noms connus comme Michelle Pfeiffer, Griffin Dunne (LE LOUP-GAROU DE LONDRES), Monique Gabrielle (qui venait de jouer le rôle-titre d’EMMANUELLE 5), Arsenio Hall (UN PRINCE A NEW YORK), Lou Jacobi (IRMA LA DOUCE), Steve Guttenberg (POLICE ACADEMY), Rosanna Arquette (PULP FICTION), Henry Silva (NICO), Robert Picardo (HURLEMENTS), Bryan Cranston (« Breaking Bad »), Donald Gibb (BLOODSPORT), Ralph Bellamy (PRETTY WOMAN), Carrie Fisher (STAR WARS), les cinéastes Paul Bartel et Russ Meyer, le légendaire éditeur Forrest J. Ackerman sans oublier, dans leur propre rôle, Huey Lewis, B.B. King, Rip Taylor et quelques autres. Tout ce petit monde se contente généralement d’une apparition rapide en forme de clin d’œil.
La cible principale est, cette fois, les nanars science-fictionnels des années ’50, ce qu’illustre le long segment « Amazon Women On The Moon » (une parodie évidente de titres comme CAT WOMEN ON THE MOON). Malheureusement, ce sketch semble bien longuet et pas suffisamment drôle pour maintenir l’intérêt du spectateur. Bien sûr, le cinéaste pointe les faiblesses des séries Z de l’époque (décor unique figurant la progression sur la planète mystérieuse, vaisseau spatial confectionné de bric et de broc, etc.) qui peuvent faire sourire les nostalgiques mais est-ce suffisant pour que l’on rigole? Pas vraiment. A tout prendre, les véritables productions des fifties sont plus amusantes et surtout plus authentiques.
Le reste se compose de sketches nettement plus courts (souvent deux ou trois minutes) qui varient de médiocres à sympathiques avec quelques points forts comme les problèmes d’un homme particulièrement malchanceux, les aventures décomplexées d’une playmate se promenant dans le plus simple appareil, le documentaire sensationnaliste sur Jack l’Eventreur (et si ce dernier n’était autre que le Monstre du Loch Ness ?), ou ce fils de l’Homme Invisible qui, persuadé d’être devenu transparent, accomplit divers pitreries nu. Ces moments amusants n’excusent cependant pas la majorité des gags, à savoir de nombreux sketches mal ficelés, pas drôles et parfois même consternant. La plupart reposent pourtant sur des idées humoristiques qui, sur le papier, paraissent bien pensées mais dont l’exécution, à l’écran, ne fonctionnent absolument pas. Les segments manquent en effet de rythme, d’irrévérence et de peps et les idées, insuffisamment exploitées, finissant par se raréfier jusqu’à la fin du sketch, d’ailleurs souvent dénué de chute ou de conclusion satisfaisante. Le tout semble donc bien lourdingue et encombré de passages laissant perplexe (les vidéo-pirates ou le soap hospitalier se révèlent embarrassants) mais la courte durée du film et l’une ou l’autre séquences amusante permettent de visionner ce CHEESEBURGER FILM SANDWICH sans trop d’ennui. On conseille toutefois, pour éviter l’indigestion, de consommer cette junk-food en plusieurs fois.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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