Chocolate

Un texte signé Michaël Guarné

Thaïlande - 2008 - Prachya Pinkaew
Interprètes : JeeJa Yanin, Ammara Siripong, Hiroshi Abe

S’il y a bien un pays asiatique qui a su redorer le blason du film d’action, c’est sans conteste la Thaïlande. L’équipe de Prachya Pinkaew avait ouvert la voie avec l’excellent ONG BAK, suivi peu de temps après par L’HONNEUR DU DRAGON (aka TOM YUM GOONG) qui, bien qu’handicapé d’un scénario tiré par les cheveux, jouissait de scènes de combats tout bonnement démentielles. Ce même réalisateur continue donc son épopée martiale avec CHOCOLATE, en mettant une touche de féminité dans des affrontements plus que jamais époustouflants.
Commençons par le jeu d’acteurs, autrement dit le défaut principal de cette production thaïlandaise. Dans l’ensemble, les scènes uniquement basées sur des dialogues servant l’histoire sont plutôt correctes. Là où le bat blesse, c’est quand nos acteurs Thaïlandais se mettent à parler dans la langue de Shakespeare. Le résultat paraît encore plus médiocre que dans ONG BAK, ce qui est d’autant plus dommage que le scénario s’avère étrangement bien amené pour un film de ce genre. Contrairement à L’HONNEUR DU DRAGON par exemple, il y a dans ce CHOCOLATE un vrai fond scénaristique adulte. JeeJa Yanin incarne ainsi avec brio une autiste qui décide d’aller récolter l’argent que certaines personnes doivent à sa mère. De l’argent vital en l’occurrence, puisqu’il permet à sa mère de payer les soins médicaux du cancer qui la ronge.
Evidemment, ceux qui ont des dettes envers cette dernière refusent de payer. Et c’est là que les choses sérieuses commencent en matière de combats à mains nues. L’actrice principale, JeeJa Yanin, est tout simplement incroyable. Les chorégraphies, sans forcément faire dans l’esbroufe inutile, demeurent totalement efficaces. Les affrontements utilisent à merveille les environnements, comme l’arrière boutique d’une boucherie où plusieurs gangsters manquent de se faire transpercer plus d’une fois… Un côté Jackie Chan vraiment plaisant pour les mirettes donc ; la séquence où l’héroïne se sert de placards pour calmer ses opposants reste vraiment jouissive (les ouvertures et fermetures de portes se mêlent à de nombreux coups et donnent un tout très cohérent).
La scène la plus impressionnante est sans surprise celle de fin. Une bonne dizaine de crapules affrontent le personnage de JeeJa Yanin sur la façade d’un immeuble de plusieurs étages. La performance est réellement incroyable, le côté suicidaire assumé étant un peu la marque de fabrique des réalisations estampillées Prachya Pinkaew. On voit d’ailleurs quelques ratés durant le générique de fin, et on se demande comment certains acteurs ne s’en sortent qu’avec un séjour à l’hôpital…
CHOCOLATE remplit donc son contrat de distraire le spectateur avide de combats musclés. La pilule passe très bien malgré une photo assez vilaine, un montage parfois maladroit et un jeu d’acteurs digne d’un soap opera. De quoi patienter sagement en attendant le prometteur ONG BAK 2, produit par Prachya Pinkaew et réalisé par Tony Jaa en personne.


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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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