asian-scans

City of Violence

Après le joli drame CRYING FIST, Ryoo Seung-wan signe avec CITY OF VIOLENCE un policier orienté à cent pour cent sur l’action. Un film énergétique qui se laisse facilement regarder, mais qui aurait néanmoins gagné en intérêt s’il avait été un brin plus personnel.
L’histoire tient sur un ticket de bus : Tae-su, détective dont un ami vient d’être assassiné, retourne dans sa ville natale afin d’assister à ses funérailles. C’est l’occasion pour lui de revoir Seok-hwa, Dong-hwan et Pil-ho, ses vieux amis d’enfance. Epaulé par Seok-hwa, Tae-su enquête sur la mort de son vieux pote et découvre notamment que Pil-ho est devenu un gangster redouté…
Jeong Du-hong est en fait celui qui tire le film vers le haut. A la fois acteur principal (il campe avec prestance Tae-su, flic avide de vengeance et de vérité) et chorégraphe, le bonhomme commence de se faire une solide réputation dans son pays quand il s’agit de diriger des affrontements martiaux. Responsable des combats sur RIKIDOZAN, CHAMPION, TAEGUKGI ou bien encore PUBLIC ENEMY, cet adepte du taekwondo, qu’il a d’ailleurs enseigné aux USA, au Mexique et au Japon, met ici en œuvre des scènes de baston redoutablement efficaces. Beaucoup moins fantaisistes que celles de ARAHAN, les séquences de « fight » se veulent ici tout à fait réalistes (pas ou très peu de câbles) et donc carrément jouissives ! Il suffit de voir la scène où Tae-su se débarrasse avec classe de plusieurs agresseurs dans une étroite ruelle pour s’en convaincre. Par contre, comme on l’annonçait plus haut, certains éléments sont trop pompés à droite à gauche pour paraître innovants et accrocheurs. On pense surtout à la très longue séquence finale qui, pendant presque un quart d’heure, aligne les références à KILL BILL 1 et sa baston entre les Crazy 88 et le personnage d’Uma Thurman (plans et décors identiques, musique jazzy un peu rétro…). La mise en scène aussi évoque celle de l’auteur de JACKIE BROWN, particulièrement lors de plans où plusieurs images se superposent dans le cadre afin de donner un côté bande dessinée à la narration.
CITY OF VIOLENCE n’est de toute façon pas exempt de références en tout genre. Ainsi, au fur et à mesure que l’enquête avance, Tae-su et Seok-hwa affrontent différents gangs urbains, dont un évoque très clairement celui des Baseball Furies (même accoutrement, maquillage identique…) des GUERRIERS DE LA NUIT (aka THE WARRIORS). Un passage très dynamique d’ailleurs, dans lequel les deux hommes échappent tant bien que mal à plusieurs clans en s’aidant des décors (chutes d’échafaudages spectaculaires…).
Visuellement parlant, le dernier long métrage de Ryoo Seung-wan est plutôt chouette. La photographie demeure assez froide et se marie parfaitement à l’ambiance nocturne qui règne dans le film, comme dans le très musclé SPL.
CITY OF VIOLENCE s’avère en fin de compte un divertissement de qualité, parfaitement exécuté et maîtrisé. Reste toutes ces scènes de « déjà-vu » qui, loin d’être mauvaises, restreignent le caractère immersif de l’œuvre…

Share via
Copy link