Convoy Busters

Un texte signé Tom Flener

Italie - 1978 - Stelvio Massi
Titres alternatifs : Un Poliziotto Scomodo
Interprètes : Maurizio Merli, Olga Karlatos, Massimo Serato

Deux jeunes gens, une fille et un garçon, sont retrouvés morts. Le commissaire Olmi (Maurizio Merli) mène l’enquête, utilisant des méthodes encore moins orthodoxes que celles employées par Dirty Harry lui-même. Ses recherches le mènent droit vers Degan, un trafiquant de diamants (Massimo Serato). Mais quand Olmi doit réaliser qu’il ne peut pas gagner à un jeu régi par la corruption, désillusionné, il décide de se faire transférer dans un petit village près de la mer. Là, c’est le plus grand ennui qui le guette jusqu’à ce qu’il découvre qu’un gang de trafiquants d’armes opère de le village.
CONVOY BUSTERS est loin d’être un film phare du genre. S’il en contient les ingrédients nécessaires, la mise en scène de Stelvio Massi est élémentaire, sans plus. Par contre, il nous montre ce qui est à montrer (sans innover, néanmoins) et les scènes d’action sont bien montées. A cet égard, la séquence, au ralenti, où le commissaire Olmi tue un criminel d’un hélicoptère est un coup de maître. Avec cette mise en scène, il s’agit d’un sommet même sans grande surprise cinématographique.
Le véritable point faible est l’intrigue même. On passe la première moitié à suivre le commissaire Olmi et ses efforts de coincer Degan. Finalement, il ne lui reste qu’à regarder, impuissant, cet homme d’influence fuir le pays après avoir tué son propre assistant, unique témoin de ses crimes. Après le transfert dans le petit village, on attend de retrouver Degan. En effet, on aurait été content de voir ce voyou recevoir sa juste punition. Hélas, ce n’en est pas le cas. Une fois Olmi transféré, Degan disparaît, et le commissaire doit diriger son appétit pour la destruction contre d’autres criminels. Si ce choix narratif reflète la réalité policière, il ne donne pas la satisfaction attendue au spectateur et peut en frustrer plus d’un de ceux qui se sont investis émotionnellement dans la première moitié de l’histoire.
Par contre, ce qui sauve le film et unit les deux moitiés déconnectées, c’est Maurizio Merli. Grand, blond, les yeux bleus, il dégage un air de Franco Nero. S’il est moins bon acteur que ce dernier, Maurizio Merli a néanmoins une présence indéniable et avec son air de macho indestructible, il domine l’écran à chaque fois. Son personnage, le commissaire Olmi, est un rôle parfait pour Maurizio Merli et il l’interprète avec un panache et un abandon évidents. En tant que flic sans scrupules, Olmi n’hésite pas à malmener une jeune fille pour une information (mange ma poussière, Dirty Harry!) et il tue les voyous sans l’ombre d’une hésitation. Dans une scène, il rentre chez lui. Il fait noir. Il entend un bruit derrière lui, se retourne et abat l’homme. Alors que le spectateur n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un criminel ou d’un innocent malchanceux passant par-là, Olmi semble, quant à lui, plus agacé que concerné. Néanmoins, on ne peut nier qu’on préfère nos flics violents et vigilantes.
Si on a deux histoires d’amour dans CONVOY BUSTERS, Stelvio Massi a raison de ne pas trop se concentrer sur celle entre Olmi et Anna. L’autre, beaucoup plus passionnante, entre le commissaire Olmi et son Colt 38, se perd au milieu du film, juste pour revenir vers la fin avec une vengeance. En effet, qui peut prétendre ne pas avoir pleuré pendant la scène où Olmi range son arme dans son tiroir, les balles retirées de la chambre. Et quelle joie à la réunion tant attendue, juste en temps pour le grand final !
Le tout est accompagné par une musique de Stelvio Cipriani, somme toute assez bien sans être excellente.
Toutes choses considérées, CONVOY BUSTERS n’est pas un essentiel du genre. La trame n’a rien d’innovant, et ce sont surtout les scènes d’action qu’on retient de cet ensemble. Néanmoins, on n’oublie pas si vite Maurizio Merli en tant que commissaire Olmi, l’un des « bad cops » les plus mémorables du poliziotteschi italien.


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- Article rédigé par : Tom Flener

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