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Cry Wolf

Owen débarque dans un nouveau lycée après avoir encore été exclu du précédent. Dès son arrivé, il rencontre la troublante Dodger. Elle le présente à ses amis et le fait participer à un jeu de rôle dont ils sont friands et qui consiste à se mentir mutuellement. Lorsqu’un meurtre est commis dans le bois jouxtant l’école, Owen et ses nouveaux amis s’inspirent de leur passion commune et décident de faire courir un bruit sur le campus. La rumeur selon laquelle le tueur est un psychopathe qui s’attaque aux lycéens s’enflamme à un point tel que Owen reçoit des menaces adressées par le tueur en personne… Comment l’assassin peut-il savoir qu’Owen est à l’origine de cette blague de mauvais goût ? Serait-il l’un de ses amis ?
Ce petit jeu idiot se retourne contre lui et le film fonctionne alors sur le même principe que LE MEURTRE ETAIT PRESQUE PARFAIT en décrivant la logique d’un crime. Le film d’Alfred Hitchcock fonctionne car le personnage incarné par Ray Milland est suffisamment cultivé pour imaginer un crime aussi machiavélique. Son crime possède en outre un élément primordial qui manque à celui du film de Jeff Wadlow : un mobile. Aussi doués qu’ils soient, on a bien du mal à imaginer un plan machiavélique sortir des petites têtes blondes de CRY WOLF et ils n’ont certes pas de mobiles suffisants pour commettre des crimes aussi terribles.
CRY WOLF se laisse voir sans déplaisir si tant est que les jeunes ados superficiels et aux compétences surhumaines ne vous tapent pas sur les nerfs. On apprécie en revanche le lieu de l’action, un pensionnat qui est particulièrement bien mis en valeur.
Le film s’en sort surtout très bien au niveau de son suspense qui est rondement mené. Jamais redondant, il s’avère efficace jusqu’aux ultimes minutes du métrage où l’intrigue finit par capoter légèrement. Alors que Jeff Wadlow avait jusqu’alors subtilement évité les rebondissements à profusion, il cède à cette facilité lors du final.
CRY WOLF ne fait finalement que reprendre toutes les ficelles de SEX CRIMES, le côté sexy en moins. Si l’on pouvait passer sur les aspects grossiers du scénario du film de John Mcnaughton, celui de CRY WOLF ne fait finalement rien d’autre que de le retranscrire au milieu d’étudiants imberbes. Comme le film cherche prioritairement à plaire à un public d’ados, CRY WOLF implique des acteurs jeunes, beaux, crétins et superficiels, typiques de ce genre de production (et de cet âge) et qui ont rarement fait autre chose que des teenie movies. Même pour incarner un professeur, les responsables du casting n’ont pas pris de risque en faisant signer Jon Bon Jovi.

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