Dance of the Dead

Un texte signé Michaël Guarné

USA - 2006 - Tobe Hooper
Interprètes : Robert Englund, Jessica Lowndes, Jonathan Tucker

Avec DANCE OF THE DEAD, le côté horrifique de la série tient ici plus de l’ennui que de la peur à vrai dire. Nous sommes à des années lumières de l’atmosphère dérangeante d’un TEXAS CHAINSAW MASSACRE par exemple, Tobe Hooper optant malheureusement pour une mise en scène qui n’a rien à envier aux clips diffusés sur MTV. L’horreur se cache décidément sous bien des formes…
Etats-Unis, dans un futur proche. Une terrible pluie acide appelée « bliss » a fait de nombreux dégâts, surtout envers les têtes en l’air qui avaient oublié de prendre leur parapluie. Un malheur n’arrivant jamais seul, s’ensuit de nombreuses attaques terroristes, la Troisième Guerre Mondiale, et hop, nous voilà plongés dans le chaos le plus total. Un monde où les jeunes ne disent même pas bonjour aux personnes âgées qu’ils croisent dans les rues, bref l’anarchie la plus totale… Au milieu de tout ça, Peggy, jeune donzelle de 17 ans ayant perdu sa sœur et son père, tient un modeste restaurant avec l’aide de sa mère. Sa vie bascule le jour où un junkie nommé Jak entre dans ledit restaurant. Notre homme se la joue punk, mais c’est en réalité un sacré tombeur. Hooper va droit au but et en 20 secondes, Peggy est emballée par le beau Jak qui ne tarde pas à lui proposer une petite virée en voiture la nuit tombée…
Le réalisateur oeuvre désormais dans le « mainstream » qui peine grandement à être divertissant. Si encore le spectateur en avait pour son argent, ça pourrait éventuellement passer. Mais ce n’est même pas le cas… DANCE OF THE DEAD demeure consensuel, plat d’un bout à l’autre et son histoire est servie par une mise en scène extrêmement agaçante (mention spéciale à la trop longue scène de sortie en voiture). Les artifices utilisés (des ralentissements et des effets de flous inutiles, un montage aux coupes incessantes qui donne vite mal au crâne, une musique bruitiste ringarde…) rappellent les récents SAW et DEATH TUNNEL. En d’autres termes, les ados vont trouver ça sympa mais ceux qui ont grandi avec les aventures mesquines de notre ami Leatherface passeront leur chemin fissa.
Les personnages sont quant à eux totalement inégaux. Peggy, gourde et naïve au possible, représente l’ado cruche de base qui se laisse embobiner en deux temps trois mouvements. Son évolution, si évolution il y a, est complètement improbable tant elle passe du coq à l’âne (de la jeune fille couvée par maman à la rebelle de bas étage) en si peu de temps. Jonathan Tucker (VIRGIN SUICIDES, HOSTAGE) n’est guère plus convaincant dans son rôle de séducteur/junkie. Même Robert « Freddy » Englund n’est pas mis en valeur. Il est ici l’instigateur de la fameuse danse des morts qui donne son nom à l’épisode. L’idée qui se cache derrière celle-ci est plutôt bonne. On ramène les morts à la vie l’espace d’un instant grâce à du sang neuf et quelques décharges électriques. Le défunt, en proie à de multiples spasmes, « danse » ainsi quelques temps devant une foule prête à tout pour se divertir. Les drogués s’ennuient tellement qu’ils passent le temps comme ils peuvent… Une image parmi tant d’autres pour montrer un peuple à la dérive. Dommage qu’on ait cette sensation irritante de mater MTV… Un Master of Horror qui s’oubliera donc très vite, certainement à cause de la faiblesse du script et d’une réalisation chaotique.


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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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