Dans l’arène du vice
L’employé d’un aquarium public enlève Nozomi, une jeune comptable, et la séquestre pour la dominer. Deux amis sauvent Shizué, une femme suicidaire, et se disputent son amour. Un vagabond pervers joue des farces à toutes celles qu’il croise.
Masaru Konuma est un des piliers des « roman porno » de la Nikkatsu. On lui doit quelques classiques, tel le premier FLOWER AND SNAKE (VICES ET SUPPLICES), mais aussi UNE FEMME À SACRIFIER ou LA VIE SECRÈTE DE MME YOSHINO, tous titres redécouverts en France ces dernières années.
Avec DANS L’ARÈNE DU VICE, il nous livre un objet filmique difficilement identifiable. Le script entremêle deux histoires vaguement reliées par un protagoniste commun, sorte de Pierrot pervers.
Est-ce érotique ? Assez peu, au sens classique en tous cas. On évoquera plutôt la tendance « éro-gro ». Autrement dit, la variante grotesque, qui a été explorée dans des débordements violents par un Teruo Ishii, mais qui ici se réinventerait sous les couleurs de la loufoquerie la plus totale.
Le film part dans diverses direction sans jamais chercher à se fixer : bondage et viol d’un côté, drame de l’autre, farce entre les deux. Le clown vagabond joue des tours pendables à qui mieux mieux, occasion de moult blagues scatologiques : entre des séquences de sexe classiques, et d’autres de « perversions », on retrouve donc pets, pisse et fèces ! Etrange mélange.
Au détour d’une séquence nonsensique, notre vagabond tombe d’un immeuble, tel Harold Loyd… pour atterrir dans un décor du Japon XIXe où il croise une Naomi Tani en kimono et ombrelle, sortie comme si elle avait voulu jouer son propre LADY SNOWBLOOD. Et voilà notre bonhomme de demander à l’icône du cinéma SM de le dominer. Naomi jouant son propre rôle, on voit là une sorte de projection qui verrait les spectateurs, par l’intermédiaire du clown, réaliser leurs fantasme avec l’interprète de Konuma sur VICES ET SUPPLICES.
DANS L’ARÈNE DU VICE a été présenté en première française à l’Etrange festival, édition 2009, dans le cadre d’une rétrospective des roman porno de la Nikkatsu.
A qui cette étrangeté plaira-t-elle ? Sans doute moins aux érotomanes distingués qu’aux amateurs des sexy comédies italiennes de la même époque (les séries de la prof, la doctoresse, la flic, …) avec lequel ce titre partage in fine nombre d’affinités.