Dark Ride

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2006 - Craig Singer
Interprètes : Jamie-Lynn Sigler, Patrick Renna, David Clayton Rogers, Andrea Bogart

Fin 2006, la société de production et de distribution After Dark Films (au sein de laquelle le réalisateur Courtney Solomon est particulièrement actif, on lui doit le récent caviardage de scènes gore du film CAPTIVITY de Roland Joffé) organise un marathon de projections de huit films d’horreur, baptisé After Dark Horrorfest : Eight Films To Die For, dans plusieurs salles des Etats-Unis. C’est la chance pour huit longs métrages d’être projetés dans des conditions décentes alors qu’aucune sortie en salle n’est prévue pour eux. Parmi ces films figurent le sublime ABANDONEE de Nacho Cerda et, entre autres, DARK RIDE de Craig Singer.
Cinq amis et une auto-stoppeuse ramassée en chemin veulent rejoindre un grand rassemblement estudiantin pour les vacances de printemps. Sur la route, ils décident de faire un détour pour visiter l’attraction principale d’une fête foraine, un immense train fantôme baptisé « Dark Ride ». Ce qu’ils ignorent, c’est que les lieux viennent de rouvrir après vingt ans de fermeture dues à un double meurtre qui s’est produit ici même. Et ce que vont découvrir les six jeunes est encore plus terrible : le tueur, interné depuis, vient juste de s’échapper et revient hanter les couloirs de l’attraction. Piégé à l’intérieur, le groupe va devoir affronter un tueur sanguinaire qui connaît par cœur son terrain de chasse…
Sorte de mélange entre le HALLOWEEN de Carpenter et MASSACRE DANS LE TRAIN FANTOME de Tobe Hooper, DARK RIDE démarre sur les chapeaux de roues grâce à une séquence pré-générique aussi terrifiante qu’efficace, aussi gore que malsaine. La suite s’avère malheureusement assez décevante et s’oriente lentement mais fatalement vers le slasher sans vraie personnalité. Emmené par un groupe de jeunes comédiens pas vraiment à leur aise mis à part un incroyable Patrick Renna en cinéphile intarissable sur ses références (mais qui, curieusement, ne dit pas un mot des films de Carpenter et Hooper alors que les circonstances s’y prêtent), DARK RIDE fait parti du tout venant en matière de direct to DVD, rehaussé cependant de certain passages déviants qui l’empêche de sombrer totalement dans l’anonymat. En effet, si tout, de la mise en scène au casting en passant par les clichés et le twist final éventé depuis belle lurette, fleure bon la série B engluée dans ses figures de style les plus éculée, Craig Singer s’offre néanmoins des envolées gore rudement sympathiques. Petite fille les tripes à l’air, énucléation façon HOSTEL, éventration à la torche (une idée lumineuse !) ou encore (et ce n’est pas tout) une fellation avec fin sinistre, la liste et longue et bien sûr plaisante.
Le vrai manque du film, son vrai point faible provient en fait de son boogeyman et de la façon dont il est mis en scène. Lorsque Hitchcock disait que le méchant fait le film, il savait parfaitement de quoi il en retournait. Ici, Jonah n’est réduit qu’à une simple marionnette, un pantin agité pour faire peur, sans que cela ne soit une métaphore du train fantôme. Jamais mis en valeur, aucune mythologie ne vient renforcer son côté mystique. C’est bien dommage car il ne parvient alors jamais à effrayer et ne rempli sa tache que mollement.
Au final, DARK RIDE est donc une série B qui ne réussit qu’à moitié (et encore) sa mission tout en procurant de rares mais efficaces moments de plaisir.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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