Dark Skies

Un texte signé Yannik Vanesse

USA - 2013 - Scott Stewart
Interprètes : Keri Russell, Jake Brennan, Josh Hamilton

Le film prend pour protagonistes les membres d’une famille américaine typique. Nous y découvrons un couple, ainsi que leurs deux enfants. Ils vivent une vie sans histoire dans leur charmante maison de banlieue. Ils peinent cependant à joindre les deux bouts, le mari cherchant désespérément du travail, tandis que la femme de la maison fait visiter des demeures à vendre. La tension monte au sein du couple quand l’homme fait croire à sa douce qu’il pourrait avoir un emploi, alors qu’il a échoué durant l’entretien. Tout à coup, des événements étranges commencent à survenir au sein de la demeure, visiblement hantée. Des objets sont déplacés la nuit, le benjamin de la famille prétend voir quelqu’un dans sa chambre, et d’autres choses étranges surviennent. La famille tente de rester soudée malgré ces chamboulements paranormaux.

Scott Stewart s’occupe de réaliser et de scénariser ce film. L’homme nous a habitué aux métrages post-apocalyptiques emplis d’actions et de références à la religion. En effet, LEGION comme PRIEST montrent une certaine efficacité dans leur déroulement, évitant tout ennui grâce à de très bonnes scènes d’actions emplies d’intensité. Cependant, le choix de Scott Stewart de se tourner vers un film d’ambiance peut surprendre, tant il nous a habitué à voguer dans d’autres eaux. En effet, ses deux précédents métrages sont plus marquants par leur côté sauvage que par l’ambiance et le scénario, bien que, comme ici, l’idée de départ laisse rêveur. En effet, pour DARK SKIES, son auteur reprend les codes de la maison hantée pour les adapter à une histoire d’extra-terrestres. Les acteurs qu’il a choisis sont, pour la plupart, issus de l’univers de la télévision, et le résultat final peut laisser à penser à un téléfilm de luxe.

En effet, si les décors et la direction d’acteur se révèlent des plus corrects, la réalisation, très calme, et la prévisibilité de l’ensemble, tendent à penser à DARK SKIES comme venant du petit écran. Le spectateur découvre d’abord cette famille moyenne, très classique (il ne manque qu’un chien pour que le cliché soit total), et les tensions qui s’installent derrière les portes closes. Le choix de Scott Stewart n’est bien sur par innocent. Par cette décision des plus classique, il veut pointer du doigt une famille sans histoire, presque caricaturale, pour d’une part, montrer que, derrière les apparences, les sentiments sont tout autre. Il y rejoint nombre de ses contemporains qui ont à cœur de montrer que la famille américaine parfaite n’existe pas. Mais surtout, le réalisateur souhaite instaurer une situation simple, paisible, de manière à ce que les intrusions qui ne vont pas manquer de survenir pour casser cette ambiance, marquent bien plus le spectateur. Scénarisitiquement des plus correct, le résultat distille une certaine dose d’ennui dans sa mise en situation. Le spectateur, en effet, est toujours en terrain connu, la prévisibilité de l’ensemble et le côté un peu cliché empêchant de s’intéresser complètement à ce qui se passe devant nos yeux.
Quand les événements étranges apparaissent, leur efficacité va du classique (mais jamais effrayant) au grotesque, par moment. Si le spectateur continue à suivre cette histoire malgré les quelques longueurs et la prévisibilité de l’ensemble, il est évident que Scott Stewart n’est pas très à l’aise dans ce registre, inconnu pour lui, qu’est le film d’ambiance à tendance angoissant. L’ajout du postulat des aliens à la place des fantômes, cependant, reste une idée sympathique, mais c’est surtout avec le twist, expliquant les raisons de l’intérêt des extra-terrestres pour cette famille, que Scott Stewart relance l’intérêt pour son DARK SKIES. En effet, l’idée, intéressante, surprend, et permet au réalisateur de basculer en in terrain plus connu pour lui – la lutte armée.
Le final de ce métrage prend ainsi la forme d’un home invasion efficace et passionnant, jusqu’à un dernier twist prévisible mais au désespoir efficace.
Si DARK SKIES peut décevoir, de part l’utilisation de jump scare classiques et parfois grotesques, et par un déroulement placé sur des rails bien trop balisés, il vaut le détour, ne serait-ce que pour découvrir un réalisateur essayer (un peu maladroitement il est vrai) de changer de registre, et pour son final, aussi plaisant qu’intéressant et tendu.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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