Dead in 3 Days 2

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Autriche - 2008 - Andreas Prochaska
Titres alternatifs : In 3 Tagen bist du tot 2
Interprètes : Sabrina Reiter, Andreas Kiendl, Martin Loos, Anna Rot

Présenté en 2007 au Festival du Film Fantastique de Bruxelles, DEAD IN THREE DAYS, sans être un chef d’œuvre, s’était révélé être une sympathique petite surprise en provenance d’Autriche. Andreas Prochaska, le réalisateur et scénariste, avait prouvait que les Autrichiens pouvaient rivaliser avec les Américains dans le domaine du slasher formaté mais distrayant. Le succès commercial ayant été au rendez-vous, tant en salles qu’en DVD (avec même une sortie cinéma inespérée sur le territoire de l’Oncle Sam), cette relecture montagne de SOUVIENS TOI L’ETE DERNIER appelait évidemment une suite.
Sabrina Rieter reprend le rôle de Nina, une jeune femme toujours marquée par les événements survenus précédemment et vivant à présent à Vienne. Une nuit Nina, régulièrement en proie à des cauchemars, reçoit un appel téléphonique angoissé de son amie Mona. Décidée à partir à sa recherche afin de l’aider, Nina aboutit finalement dans le Tyrol où elle tombe aux mains d’un clan de montagnards tarés et sanguinaires.
Andreas Prochaska tente de varier les plaisirs avec cette séquelle qui s’éloigne radicalement du slasher pour plonger dans une ambiance de thriller horrifique influencé par le survival. Une initiative louable tant la tentation aurait pu être grande de livrer un simple décalque du premier métrage. Cependant, il n’est pas interdit non plus d’y voir une toute aussi opportuniste tentative de capitaliser sur un titre porteur tant, excepté la présence de l’héroïne et de l’un ou l’autres personnages secondaires, DEAD IN THREE DAYS II entretient peu de rapports avec le premier film. A tel point que cette soi-disant suite aurait pu se présenter comme un métrage indépendant sans que le script nécessite de grands changements.
Le cinéaste a-t-il eut raison ou tort de s’éloigner à ce point des ficelles de l’original ? Pas vraiment car, malheureusement, DEAD IN THREE DAYS II ne parvient pas à convaincre, en dépit de séquences situées dans un environnement grandiose encore peu exploité dans le cadre du cinéma d’épouvante. La faute de ce semi-ratage incombe en premier lieu à un scénario assez plat se contentant, durant près d’une heure, de balader son héroïne d’un point à un autre sans que rien de mémorable ne survienne. Le rythme se révèle assez assoupi et le spectateur devra se faire violence pour s’intéresser à l’intrigue proposée, d’autant que tout cela reste fort prévisible. Lorsque surgit finalement l’horreur, DEAD IN THREE DAYS II adopte un ton plus agressif et remuant mais sans que le cinéaste ne compense vraiment les faiblesses d’un script déjà vu bien trop souvent. Aussi nerveux que soit cette seconde moitié de métrage dans lesquelles les scènes gore se succèdent gentiment, Prochaska peine à maintenir la tension jusqu’à la conclusion et abuse des effets horrifiques un peu faciles, pour ne pas dire éculé. L’ensemble tourne donc rapidement en rond et se montre répétitif même si, au niveau de la photographie, DEAD IN THREE DAYS II s’avère plutôt convaincant. Visuellement soigné, le métrage reste agréable au regard mais cette esthétique de qualité vire un peu à la carte postale et rate le coche du pur frisson.
Les interprètes, de leur côté, se révèlent heureusement plutôt convaincants et donnent vie à des personnages un poil plus travaillés que les adolescents obsédés dont le cinéma américain nous gave depuis trop d’années.
De bons points qui évitent le naufrage complet et permettent à DEAD IN THREE DAYS II de rester au moins sympathique. Dommage que le twist final, remettant en question tout ce qui précède, ressemble surtout à un grand foutage de gueule et laisse le spectateur un peu amer. En effet, le cinéaste privilégie un retournement de situation inattendu mais pas vraiment nécessaire ni convaincant tant aucun indice tangible ne nous y a préparé.
D’une durée de près de deux heures (si !), DEAD IN THREE DAYS II aurait certainement gagné à se voir élaguer de nombreuses scènes à l’intérêt limité, en particulier lors de son interminable introduction. Un montage plus resserré et une durée standard de 90 minutes étaient sans doute davantage appropriés à un film trop longuet et languissant pour susciter autre chose qu’un intérêt poli.
Sans être une catastrophe (bien des produits orientés survival / horreur sont objectivement plus pénibles à suivre), DEAD IN THREE DAYS II reste un titre moyen qui se regarde distraitement mais disparaît rapidement des mémoires. Une déception en égard des attentes.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer

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