chroniques-infernales

Dead Time

Dans un monde où l’existence des vampires est connue de tous, et où ceux-ci doivent se recenser auprès du gouvernement qui leur file un collier et des poches de sang d’animaux, il existe des chasseurs de primes qui traquent les vampires non recensés. Et comme ceux-ci apprécient tout particulièrement le sang d’adolescentes, c’est donc dans un lycée que nous retrouvons la jeune Elvira. Une adolescente pas comme les autres puisque fille de chasseur qui en est devenue une à son tour et passe plus de temps à ocire des vampires d’un pieu dans le cœur qu’à suivre des cours !

Si ce pitch vous rappelle quelque chose, rien d’étonnant à cela. ELVIRA TIME s’assume tel qu’il est à savoir un Buffy-like. Le premier tome ressemble d’ailleurs pas mal à la première saison de la série de Joss Whedon avec le moissonneur qui pour le coup est russe avec un goût prononcé pour le disco. Mais le roman à l’humour noir tend à vouloir s’échapper de la trame classique. L’héroïne ne tombe pas amoureuse du bellâtre venu l’aider, au contraire, elle l’abat froidement ! Se détachant par le caractère quasi-psychotique de son héroïne, ELVIRA TIME donne la sensation bizarre de voir un adulte observer curieusement le monde des adolescents.

Car l’héroïne en dépit de son âge, a clairement un regard d’adulte. Elle a vécu deux deuils, et passé sa jeunesse à traquer et tuer du vampire, autant dire qu’elle n’a rien d’une jeune fille en fleur naïve et innocente. Froide et lucide, elle a un langage châtié, se montre souvent prompt à tuer, trop parfois, passant aisément pour une psychopathe à la gâchette facile. Ce qui est intéressant, c’est que, telle une Sarah Connor (celle de Terminator 2), elle est complètement asociale, considérée comme tarée par beaucoup, et qu’elle se voit contraint et obligée d’accepter la présence de coéquipiers. Le personnage adulte qui voit les adolescents comme des énergumènes agités et naïfs change finalement d’avis.

Et l’on pourrait y voir le point de vue de l’auteur sur un genre éculé, à savoir la Bit-lit. Le roman est bourré de référence aux films de genre, mais aussi et surtout à la littérature fantastique dédiée à la jeunesse. DEAD TIME se veut en total contrepied de la bit-lit. L’héroïne est à l’opposée de la jeune fille susceptible de tomber raide dingue du premier vampire qu’elle croise. C’est une chasseuse sûre d’elle qui tient plus de Buffy que d’Elena (Vampire Diaries).

Le seul reproche qu’on pourrait faire au livre est d’être vraiment très proche de la série BUFFY CONTRE LES VAMPIRES. De fait, le livre rassemble effectivement tous les ingrédients qui ont fait le succès de la première saison de la série. Il est difficile dès lors d’y voir de l’originalité, mais le livre se veut surtout léger et divertissant plus qu’original. Et sur ce point, il parvient à son but en offrant un roman facile à lire, à l’écriture fluide, bourré de référence geek qui se dévore en quelques jours ou quelques heures selon votre rythme de lecture !

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