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Death Valley: The Revenge of Bloody Bill

Une bande de jeunes et un dealer à la recherche de son complice débarquent dans une ville fantôme peuplée de morts-vivants commandés par un super-zombie sudiste…
DEATH VALLEY s’ouvre sur une poursuite en bagnole entre un dealer et une flic. La bande-son, et ce sera une constante, oscille dès lors entre gros metal à la Rob Zombie et rock nerveux. Il est clair que le réalisateur ne veut pas ennuyer ses spectateurs. Sa mise en scène loin d’être esthétique ou remarquable a indéniablement le mérite de l’efficacité rentre-dedans. Même si on peut déplorer son côté brouillon lors des attaques de zombies.
Parfois vendu comme un western d’horreur, DEATH VALLEY n’en est pas un du tout, à aucun moment et en aucune façon. Seuls éléments issus du far-west : la ville abandonnée (chouette), le gros méchant… et un chapeau de cow-boy sur la tête d’une des victimes ! C’est très maigre. De plus, la réalisation ne fait pas western, la B.O non plus et le film se déroule de nos jours avec les classiques jeunes en vadrouille. Comme d’habitude, ils sont inintéressants au possible, n’ont rien à dire ou à faire de marquant. Il est vrai que les scénaristes n’essaient pas non plus de les décrire, puisqu’ils en font des pantins juste bons à se faire tuer.
L’idée d’ajouter un dealer violent est bonne, même si elle n’entraîne guère un développement notable. Comme tout groupe d’humains en proie à des problèmes et en huis-clos (la ville dont toute sortie est impossible), nos héros passent une bonne partie de leur temps à s’engueuler. Comme s’ils n’avaient pas mieux à penser ! C’est dire s’ils sont sympathiques… Curieux combien le film d’horreur, associé au teen-movie, sacrifie souvent ses jeunes personnages à
la platitude totale… Et pourtant des séries TV comme BUFFY réussissent à donner une épaisseur à ces mêmes ados, à les rendre tout simplement humains, un peu comme la littérature horrifique d’ailleurs.
Bloody Bill est un sous-Jason de plus, un mort-vivant défiguré et apparemment invulnérable (quoique ce côté soit très mal exploité). Il résiste même à une grenade ! Seule différence : son uniforme sudiste, son sabre de cavalerie et son pouvoir sur les habitants zombifiés du village. A la fin, une fille se fait passer pour sa soeur pendue un siècle plus tôt. Il la serre dans ses bras tendrement et… N’en disons pas plus. On trouve, sauf erreur, une scène analogue dans un VENDREDI 13, où une victime potentielle singe cette fois la mère aimée de Jason pour mieux le tromper.
Cependant, le back-ground de Bill est assez intéressant. Il s’agit d’un personnage historique de la guerre de sécession américaine, William T. Anderson, un guerillero qui oeuvra pour le plus célèbre Quantrill. Un boucher responsable de tueries ultra-violentes et pas un héros. Un aperçu de ce sombre passé est dévoilé sous forme de flash-backs filmés avec une pellicule faussement abîmée.
En fait, il y a du 2000 MANIACS dans le sujet de DEATH VALLEY. Mais à l’humour noirissime de H.G Lewis, les scénaristes préfèrent miser sur une banalité sortie de UNE NUIT EN ENFER, le village et les zombies remplaçant au fond le Titty Twister et ses vampires.
Les zombies sont très vifs pour leur âge, tendance 28 JOURS PLUS TARD. Rappelons que le film de Danny Boyle n’a pas eu la primeur des zombies-infectés énergiques ; ZOMBIE 3, DEMONS 1 et 2 … le concept vient d’Italie !
DEATH VALLEY est speed, mais il comporte bien peu de rebondissements. Citons juste la fois où Bill apparait à une victime sous les traits du type qui l’aurait tué. Le film se résume hélas plutôt à la formule classique du zombie-movie : attaque-fuite-barricade-attaque-fuite… On a compris, et ça n’arrête pas. Sans doute parce que DEATH VALLEY n’a rien à raconter. Le village n’est peut-être même pas suffisamment utilisé. Rue, baraques, église… Pas très créatif, tout ça, même s’il s’agit de toute façon d’un décor limité par essence, comme pour tout huis-clos.
En gros, le même film avec une structure travaillée et non une suite de scènes quasi-similaires mises bout à bout, avec aussi – on peut rêver- un ou deux personnages attachants, c’aurait pu être pas mal du tout. Mais si on fait avec ce qu’on a, et bien, force est de constater que DEATH VALLEY n’a que bien peu à offrir. Même pas beaucoup de gore… Tant pis pour les fans.

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