BIFFF 2016PIFFF 2015review

Deathgasm

Après que sa mère soit enfermée dans un asile psychiatrique, Brodie, adolescent perturbé fan de cette musique appelée le metal, se retrouve dans la famille catholique de son oncle, persuadée qu’il s’adonne au satanisme. Maltraité par son cousin, errant dans une ville où il n’y a rien à faire, Brodie rencontre un autre fan de metal, Zakk, avec qui il décide de monter un groupe en recrutant les deux geeks du lycée. Incarnation du mauvais garçon, Zakk a tôt fait d’utiliser la naïveté de son ami Brodie pour cambrioler une baraque. Durant leur forfait, ils découvrent une partition qu’ils décident de jouer. Hélas, cette partition diabolique est un piège. La jouer invoque sur Terre le roi des démons, qui choisira l’âme la plus diabolique pour s’incarner.

DEATHGASM, film néo-zélandais, est bien le fils de ses pairs. Dans cette histoire de metaleux invoquant sans le faire exprès une apocalypse démoniaque, on retrouve un zeste de Peter Jackson à l’époque où il réalisait BAD TASTE mais aussi une bonne dose de l’humour gore de Sam Raimi. Il faut bien l’admettre, les possessions entraînant leur quota d’effets gore plus ou moins répulsifs mais terriblement drôles, évoquent tour à tour l’air de pantin grimaçant des Deadites de EVIL DEAD autant que l’aspect famille infernale et surtout le combat dantesque final de BRAINDEAD. Ces très bonnes références, qui ne manqueront pas de réjouir les fans du genre, font de ce DEATHGASM un excellent spectacle.

Produit avec peu de moyens, le film de Jason Lei Howden a cependant de très bons effets spéciaux, ce qui est toujours un plus quand on veut faire du gore à gogo. Pas vraiment étonnant puisque le bonhomme a fait ses armes dans les SFX sur ordinateur. Bien qu’il soit donc plutôt de l’école moderne des effets spéciaux, il a décidé, pour son premier long-métrage de se la jouer old school et de réaliser au maximum des effets via le maquillage, le stop motion ou encore les animatronics comme une ode aux vieux films d’horreur des années 80 auxquels le film rend évidemment hommage.

Comédie gore et horrifique, DEATHGASM est de plus un film metaleux par essence. Que ce soit par la bande son, les personnages et leurs fantasmes, les décors ou même l’intrigue du film, tout fait référence au metal et à ses différentes écoles. Du death au trash, du black (dont on remarquera quelques références aux groupes mythiques d’ailleurs) au heavy, DEATHGASM propose un petit tour au sein de cet univers qui se tisse autour des fantasmes nordiques et guerriers par les maquillages, les costumes et le cliché du satanisme surtout perçu par les autres. Drôle mais nullement moqueur le film est en fait un hommage à ce genre musical qui ravira les amateurs de cette musique.

Ayant fait son petit tour des festivals, le film y a remporté quelques prix comme celui des meilleurs effets spéciaux et celui de la meilleure musique au Toronto After Dark festival, la Palm D’Gore au Knoxville horror festival ou encore le Best Gore for Dildos & Chainsaws au Total Film Frightfest. Pas étonnant dès lors qu’il soit projeté en séance interdite au PIFFF cuvée 2015 et au final de la Nuit du Fantastique du BIFFF 2016 ! Il a d’ailleurs fait quasi salle comble ramenant un public aux cheveux étonnamment longs au Grand Rex.

En bref, Deathgasm est une comédie horrifique gore et metaleuse bien filmée, rythmée et généreuse dont on espère une sortie rapide en France !

Share via
Copy link