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Demigod the legend begins – Critique et bande annonce

Très étonnant film de marionnettes à mains qui mesurent entre 80 et 90 cm, DEMIGOD THE LEGEND BEGINS nous vient de Taïwan et est l’oeuvre de Chris Huang Wen-Chan. Le film est inspiré du Budaixi, l’opéra de marionnettes. Cet art d’origine chinoise vieux de 4 siècles fut d’abord pratiqué les jours de fête dans les temples puis exporté et popularisé sur l’île de Taiwan.

DEMIGOD raconte les origines d’un héros bien connu à Taïwan, Su Huan-jen, personnage principal d’une série télévisée qui connaît un succès pérenne avec plus de 2000 épisodes depuis les années 80. Le réalisateur extrêmement investi dans son concept et dont l’ambition est de faire du film de marionnettes un divertissement grand public fait tout ce qu’il peut pour atteindre son objectif. Grand spectacle, grandes émotions, diversité des moyens, l’art du budaixi est ancré en Chris Huang Wen-Chan qui en a hérité de son père et a popularisé le genre avec la création de la série télévisée et du studio Pili.

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Su Huan-jen a été recueilli et formé par un maître en art du combat. Une fois adulte, le jeune apprenti devient médecin et passe son temps à lire pour étancher sa soif de savoir. Afin de rembourser une dette contractée et contre les conseils de son maître, Su Huan-jen accepte de soigner un puissant seigneur et se retrouve au milieu d’une guerre sanglante pour le pouvoir.

Demigod fait le pari de s’adresser tout autant à un public d’amateurs de la série d’origine qu’à un public jeune abreuvé de films de super-héros. L’art des marionnettes est suppléé par les techniques modernes d’animation, et par un montage rapide, parfois même un peu confus. Cette fable sur un jeune garçon qui désire son indépendance à tout prix, raconte que la maturité vient parfois d’expériences douloureuses, en commettant de nombreuses erreurs. Su Huan-jen est un garçon sûr de lui, une tête brûlée qui ne comprend pas le sens des leçons de son maître et pourtant, une fois qu’il les a comprises, il peut embrasser un destin héroïque. « Tu peux être toi-même » lui inculque son maître. Le garçon sans origine qu’il est, parti de rien, puisqu’il est un orphelin trouvé agonisant sous la pluie, recèle la capacité d’accomplir une mission plus grande que lui et ainsi de se placer au rang des divinités. Une fois que les leçons sont assimilées, le destin du héros est d’endosser une responsabilité lourde mais essentielle au service de l’humanité.

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Autre particularité, c’est le casting voix tenu par un seul acteur. Homme, femme, monstre, Vincent Huang Wen-tze, frère du réalisateur, est derrière toutes les marionnettes. Il faut être attentif aux intentions, aux changements d’intonations, de vitesse de paroles pour saisir les nuances de ce travail monumental. En plus du travail de voix, la musique, grandiose, est un élément essentiel du film afin d’accompagner le spectateur dans la compréhension des émotions des personnages.

Demigod a l’avantage de l’originalité. sa dimension mystique évoque des univers de fantasy comme Saint Seiya. Film de sabre, récit très épique à l’aspect kitsch, il peut être surprenant à aborder pour des yeux incultes, mais on gagne à se laisser emporter par la démesure du projet et du récit.

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