Deux questions à Tom Van Avermaet, réalisateur de MORT D’UNE OMBRE

Un texte signé Patryck Ficini

MORT D’UNE OMBRE est sans doute le plus beau et le plus professionnel des court-métrages proposés cette année à la Samain du Cinéma Fantastique. Pouvez-vous nous parler des conditions de sa réalisation ?

Je vous remercie pour ces compliments et je suis très heureux que le film vous ait plu. Ce film était en fait une co-production entre la Flandre en Belgique et la région Champagne-Ardenne en France. Nous avons tourné l’ensemble du film en France en région Champagne-Ardenne, dans les environs de la belle ville de Reims. C’était un projet difficile à finaliser car nous avions beaucoup de décors et beaucoup d‘effets spéciaux, mais j’ai eu la chance d’avoir une très bonne équipe qui m’a beaucoup aidé à faire du film ce qu’il est maintenant. C’était un tournage relativement court (5 jours et demi) avec beaucoup de lieux, c’était donc difficile de le faire en si peu de temps, mais je suis vraiment content du résultat. Petite anecdote : dans le film, toutes les scènes extérieures durant la première guerre mondiale sont dans un paysage enneigé, élément visuel et esthétique très important; ce n’était pas prévu avant le tournage et c’était finalement une grande chance qu’il y ait de la neige au sol pendant les jours de tournage (et qu’il n’ait pas neigé pendant le tournage lui-même, car alors les raccords d’image auraient été un enfer)

Malgré sa durée, MORT D’UNE OMBRE narre une histoire aussi riche que complexe. Aimeriez-vous nous en parler un peu à travers la naissance puis le dévelopement de son scénario ?

Au début du processus de création de l’histoire, j’avais pour idée de faire quelque chose en rapport avec la figure métaphysique de la « mort ». J’ai toujours aimé travailler avec des figures et des archétypes symboliques, mais j’avais pour but de le faire d’une manière que je pensais encore inexploitée au cinéma. J’y ai beaucoup réfléchi et à un moment j’ai songé, pourquoi ne pas représenter la mort comme un collectionneur des derniers instants ; un peu comme un collectionneur d’œuvres d’art (avec la même valeur esthétique qu’un vrai connaisseur de peintures ou de sculptures, mais pour lui ce sont les instants du décès qu’il juge et critique.) Mais cette idée ne me suffisait pas, j’avais besoin d’une manière visuelle pour vraiment transformer cette idée en quelque chose de cinématographique. Comme j’ai toujours beaucoup aimé les jeux d’ombres et de lumière, un peu dans l’esprit des films noirs, j’ai pensé, pourquoi ne pas faire une représentation visuelle de la mort avec des ombres. Le collectionneur des derniers instants collectionnerait alors les ombres des gens qui meurent. Puis en y réfléchissant un peu plus, j’ai aussi songé au fait que pour un personnage comme ça, ce n’était pas logique qu’il aille lui-même chercher ses œuvres d’art, mais qu’il fallait plutôt que d’autres gens, des gens dont l’ombre était déjà dans la collection, aient la possibilité d’obtenir une seconde vie s’ils collectaient assez de nouvelles œuvres pour la collection, des personnages comme le personnage principal du film.

Merci à vous !


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

Share via
Copy link