retrospective

Devil Fetus

Nouvel exemple de CatégorieIII à aboutir sur nos platines, DEVIL FETUS n’est pas vraiment original et s’inspire de nombreux autres titres, en particulier L’EXORCISTE. Tout débute lorsqu’une femme, prise d’une impulsion irrépressible, achète une statuette de jade maléfique lors d’une vente aux enchères à laquelle elle se rend avec sa grand-mère. La jeune femme, dès la nuit tombée, ressent immédiatement l’influence de la relique qui lui donne des pensées lubriques et avec laquelle elle commence à se caresser. La statuette se transforme alors sans explication en un démon gluant et ridicule avec qui notre jeune femme commence à entretenir des relations sexuelles, un peu comme Isabelle Adjani dans POSSESSION. Mais le mari n’est pas content et il brise cette relique, libérant un esprit démoniaque, lequel prend possession du mari en question et le pousse à se jeter par la fenêtre. Les événements surnaturels se poursuivent et notre demoiselle meurt également. Des années plus tard, sa fille Juju déplace par inadvertance quelques encens rituellement disposés pour contenir les forces du mal et, bien sûr, ces dernières se manifestent à nouveau.
En dépit de certaines critiques publiées ici ou là qui en vantent les qualités, mettons bien les choses au clair: DEVIL FETUS n’est ni très gore, ni très sexy, ni très drôle, ni très divertissant. Plutôt long et ennuyeux. DEVIL FETUS peut sembler prometteur à un public friand de CatégorieIII mais, malheureusement, le métrage s’avère une terrible déception et peine à maintenir l’intérêt. Tout d’abord, les éléments primordiaux au succès d’un tel film sont dramatiquement atténués. Le gore est rare et sans beaucoup d’imagination, limité à une ou deux séquences en outre fort mal fichues, tant les effets de maquillages se révèlent catastrophiques. L’érotisme, pour sa part, est encore plus rare et tout aussi peu convaincant. Reste l’humour débilitant, ici largement involontaire, mais suffisant pour appâter l’amateur forcené de nanar. Nous avons ainsi droit à un exorcisme final au cours duquel un prêtre affronte l’entité maléfique à grand renfort de lasers et autres éclairs directement incrustés sur la pellicule. Un peu comme dans les EXORCISTE CHINOIS ou les Mr VAMPIRE…mais en beaucoup moins dynamique.
Comme pour beaucoup de films hongkongais de ce style, l’ensemble paraît fort kitsch et surtout très pauvre, artistiquement parlant. Le budget sûrement misérable n’excuse pas complètement ce grand vide, cette musique agaçante et cet esthétique hideuse. La mise en scène amateur (dans le mauvais sens du terme, le tout n’est même pas sympathiquement boiteux) et le montage effectué n’importe comment rendent l’ensemble assez indigeste, d’autant que l’intrigue, pourtant simpliste, n’est pas vraiment cohérente ou très claire. Comment? Pourquoi? Qu’est ce qui se passe? sont donc des questions à éviter.
Mélange pas suffisamment généreux pour convaincre de diverses influences (L’EXORCISTE donc mais aussi L’AU DELA, EVIL DEAD, etc.) liées tant bien que mal par un scénario aussi inepte que linéaire, DEVIL FETUS n’est vraiment pas passionnant. Il y a d’ailleurs très peu à en dire tant il s’avère raté sans devenir suffisamment ‘autre” pour convaincre les inconditionnels de série Z.
Dans ce genre typiquement hongkongais il existe de nombreux métrages bien plus réussis (à commencer par SEEDING OF A GHOST ou EROTIC GHOST STORY) pour que l’on puisse conseiller ce DEVIL FETUS.

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