Devil Girl from Mars

Un texte signé Philippe Chouvel

Royaume Uni - 1954 - David Mac Donald
Interprètes : Hugh Mc Dermott, Hazel Court, Peter Reynolds, Adrienne Corri, Patricia Laffan

Le Comté d’Inverness en Ecosse est en proie à l’effervescence. Les habitants de cette région désertique située au cœur des Highlands ont entendu un bruit mystérieux dans le ciel, provoqué à première vue par la chute d’une météorite. Mais certains parlent d’une soucoupe volante. Afin de vérifier la véracité de ces événements, Londres (plus précisément le Ministère de l’Intérieur) a dépêché deux hommes pour aller sur place : un astrophysicien, le Professeur Arnold Hennessey, et un journaliste, Michael Carter. Les deux hommes, après s’être perdus à la nuit tombée sur une route désolée, finissent par trouver une auberge isolée en rase campagne. L’établissement est tenu par un couple de personnes âgées, aidé d’une employée, Doris, mère d’un petit garçon.
En cette période hivernale, les touristes ne sont pas légion, mais l’une des chambres de l’auberge est cependant occupée par Ellen Prestwick, une personne ravissante qui travaille comme mannequin à Londres. La jeune femme, dans une phase de remise en question, a décidé de se mettre au vert.
A ce petit groupe, il convient de rajouter la présence de Robert Justin, fraîchement évadé d’une prison, et qui était le petit ami de Doris avant son arrestation pour un meurtre qu’il a toujours estimé être un accident. C’est donc en toute logique qu’il va échouer lui aussi dans la seule construction habitée à dix kilomètres à la ronde.
C’est alors que l’improbable se produit : un vaisseau spatial, après être passé au-dessus de l’auberge, descend progressivement pour atterrir sur la lande. Une ouverture apparaît au centre de la soucoupe, et une forme humanoïde en descend. Une silhouette féminine, précisément, vêtue de cuir noir, portant casque et cape. Nyah est son nom, et elle vient de Mars. Elle est accompagnée d’un robot géant, Chani, sorte de boite de conserve d’allure pataude, pourvu d’un gyrophare à la place de la tête, mais disposant d’un rayon désintégrateur particulièrement dévastateur. Nyah est la représentante d’une planète qui se meurt après une guerre qui a opposé les hommes aux femmes pendant de longues années. Les femmes en sont sorties vainqueur, mais le gouvernement matriarcal qui s’est instauré sur Mars est voué à l’extinction, fautes de mâles pour assurer la pérennité de l’espèce. Nyah a donc pour mission de trouver des hommes sur Terre et de les ramener sur Mars. Quitte à employer la force. Sur ce plan, la Martienne est bien pourvue, possédant un don hypnotique, et un matériel sophistiqué, allant du pistolet désintégrateur au champ de force. Si l’on ajoute que Nyah parle toutes les langues possibles et imaginables, et que son vaisseau a été conçu dans un métal organique auto-régénérant, on peut effectivement estimer que les habitants de la Planète Rouge sont issus d’une civilisation évoluée. Mais à trop dénigrer les Terriens et les considérer comme une race inférieure, l’émissaire de Mars pourrait très bien regretter cet excès de confiance.
Réalisé dans la mouvance des films de science-fiction qui fleurissaient au début des années 1950, DEVIL GIRL FROM MARS a pour particularité d’avoir été réalisé par un Ecossais, David Mac Donald, alors que la quasi-totalité de ces œuvres provenaient des Etats-Unis. Malgré cela, la trame n’est pas plus originale, puisqu’elle traite d’une menace extra-terrestre, d’aliens résolument hostiles, et de la bravoure des habitants de la Terre face à un danger a priori insurmontable. La seule différence notable se situe au niveau du cadre, une auberge perdue au milieu des Highlands, donnant au film une atmosphère de huis clos pas forcément désagréable. L’intrigue en elle-même est basique, et non exempte de maladresses, comme le teaser où l’on voit un avion être désintégré dans le ciel, sans la moindre explication.
Au niveau du casting, on retiendra surtout la présence de deux actrices qui allaient devenir par la suite des vedettes attitrées du cinéma fantastique. Adrienne Cori (Doris), d’abord, qui tournera en maintes occasions pour la Hammer, dans LA REINE DES VIKINGS, ALERTE SATELLITE 02 et LE CIRQUE DES VAMPIRES. Et puis Hazel Court (Ellen Prestwick), qui, après FRANKENSTEIN S’EST ECHAPPE de Terence Fisher, jouera dans bon nombre d’œuvres de Roger Corman en rapport avec son cycle sur Edgar Poe, à savoir L’ENTERRE VIVANT, LE CORBEAU et LE MASQUE DE LA MORT ROUGE.
C’est à peu près tout ce que l’on retiendra de ce DEVIL GIRL GIRL FROM MARS, avec bien évidemment le costume très particulier de Nyah, hésitant entre le gothique et le bondage. Etonnant que la Martienne n’ait pas de trouvé de volontaires parmi les hommes pour l’accompagner…


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- Article rédigé par : Philippe Chouvel

- Ses films préférés : Femina Ridens, Les Démons, Danger Diabolik, L’Abominable Docteur Phibes, La Dame Rouge Tua 7 Fois

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