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Don’t Open Till Christmas

Quelques jours avant Noël, un homme déguisé en Père Noël retrouve son amie dans une voiture et commence à flirter. Au même moment, une personne respirant bruyamment et dont la silhouette restera hors-champ, s’approche de la voiture pour regarder le couple s’embrasser. Alors qu’ils veulent chasser l’intrus qui ne se gêne guère pour les reluquer, les amoureux finissent poignardés.
Pendant ce temps, au cours d’une soirée familiale, au moment où un homme déguisé en Père Noël amuse le public, une lance traverse sa tête pour resurgir par sa bouche. La police commence son enquête et interroge la fille du défunt.
Les jours suivants, de nombreux Pères Noël sont sauvagement assassinés. Parallèlement aux investigations de la police, la jeune fille va commencer son enquête et s’intéresser d’assez près à un inspecteur de police de Scotland Yard.
Tourné pendant la vague des slashers, à plus d’un titre cette réalisation détonne parmi ses semblables. Par bien des aspects, le spectateur aura souvent le sentiment de regarder un téléfilm de la BBC. Seul le caractère sanglant des meurtres et quelques jeunes femmes dénudées rappellent qu’il s’agit d’un film d’horreur. La faiblesse principale de ce long métrage se situe dans une mise en scène maladroite et poussive ainsi que dans un scénario insuffisamment travaillé parsemé d’invraisemblances. Pour autant, il y avait de quoi susciter un vif intérêt avec cette idée de tueur de Pères Noël, symbole de l’enfance, de l’innocence. S’attaquer à cette icône était ainsi en soi assez jouissif. Et, excepté le Père Noël assassiné au début du film devant sa fille, tous les autres sont représentés à grands traits, soit comme des alcooliques soit comme des lubriques, voire d’anciens délinquants. Au final, la morale est sauve, les mauvais Pères Noël, ceux qui nuisent à son image, sont éliminés.
Si la mise en scène et le scénario sont du même acabit, c’est-à-dire laborieux, il reste heureusement des meurtres assez réjouissants. Le troisième Père Noël, celui qui a la tête brûlée sur une grille de barbecue, donne une scène assez drôle. La police constate son impuissance à dénicher le moindre indice et décide d’envoyer des hommes déguisés en Pères Noël pour jouer les appâts. Ce moment produit une scène de meurtres surréaliste. Notre psychopathe se transforme alors en karatéka. A l’aide d’une lame rétractable placée dans sa chaussure et d’une seconde arme blanche, il exécute avec brio deux policiers déguisés.
Au-delà de ces quelques scènes, il faut avouer que DON’T OPEN TILL CHRISTMAS parvient rarement à rendre ces meurtres intéressants. Notamment parce que la course-poursuite entre le tueur et son gibier est trop longue et peine à se terminer. Parce que les Pères Noël se succèdent et finissent par se rassembler. Parce que la bande-son est trop appuyée, indiquant au spectateur quand il doit avoir peur et quand il peut souffler, un peu comme les rires enregistrés dans les séries américaines. Néanmoins, malgré ces défauts, le film se regarde avec un certain plaisir, la curiosité demeure de savoir comment tout ceci va se terminer, et à ce titre, la fin recèle quelques surprises.

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