Dood Eind

Un texte signé André Quintaine

Pays-Bas - 2006 - Erwin van den Eshof
Titres alternatifs : Dead End
Interprètes : Everon Jackson Hooi, Anniek Pheifer, Alwien Tulner, Mads Wittermans, Aram van de Rest

Dès le départ, et avant même de commencer, DOOD EIND bénéficie d’un potentiel de sympathie évident. Le scénario se déroule en Ecosse, dans un château hanté où un fantôme tourmente, non pas une bande d’adolescents décérébrés, mais de vieux amis trentenaires. En outre, le film n’est pas un énième produit américain, coréen, japonais ou HK, mais un film hollandais ! Autre élément sympathique, les producteurs n’ont pas cédé à la facilité et ont fait tourner leur film dans la langue locale. Autant de singularités qui devraient laisser présager un film différent…
Le retour à la réalité sera d’autant plus brutal !
L’histoire se déroule effectivement en Ecosse mais nous n’aurons droit à aucun extérieur, si ce n’est de nuit, pendant un feu de camp durant lequel nos trentenaires vont finalement s’avérer aussi abrutis que des adolescents boutonneux en se remémorant les dessins animés du Club Dorothée hollandais de l’époque de leur enfance. Quant au château, il va très vite se transformer en un simple labyrinthe dont les décors manqueront singulièrement de style et de personnalité.
Ainsi, une bande d’amis se retrouve pour quelques jours de vacances en Ecosse. Une nuit, alors qu’ils sont en train de se raconter des histoires autour du feu, ils sont attaqués par des molosses. Leur fuite les dirige vers un manoir, apparemment inhabité. En explorant les lieux, ils sont surpris de découvrir que l’agencement des couloirs et des pièces change après leur passage. Plus tard, ils comprennent qu’ils sont poursuivis par un fantôme et qu’ils doivent rapidement trouver la sortie car les murs s’embrasent sur leurs pas.
C’est avec beaucoup de déception que l’on se rend compte que DOOD-EIND n’est pas à la hauteur de nos espoirs. L’exotisme de ses origines s’efface rapidement pour laisser place à un scénario linéaire où nous suivons la déambulation des protagonistes au sein d’un manoir labyrinthique. Tout comme les décors, les scènes se suivent et se ressemblent. Même les protagonistes, pourtant nombreux, semblent interchangeables. Astucieux, le film avait choisi de nous présenter chacun succinctement durant quelques secondes en les plaçant les uns après les autres dans un contexte important de leur vie. Ainsi, nous avons une vétérinaire, un passionné de super héros, etc. Quant à la fameuse scène où ils se retrouvent tous autour du feu, elle permet de faire le lien les réunissant. Par la suite, le film n’évoquera plus la personnalité de chacun. Et nos protagonistes, qui tous avaient pourtant quelque chose de spécial, se transforment en simple chair à canon. Au final, on se passionne assez peu pour ce qu’ils vont devenir.
Le fantôme, quant à lui, ne bénéficie pas de plus d’originalité dans sa représentation. Les apparitions de la jeune femme qui hante les lieux se font avec force et fracas… Dans un style moderne qui fait la part belle aux effets ponctuels plutôt qu’à l’ambiance. En revanche, la malédiction qui entoure la revenante est intéressante. L’histoire de cette femme qui accepte de faire appel au Démon pour avoir un enfant aurait sans doute mérité de prendre le pas sur les déambulations des ados sur le retour.
DOOD-EIND est un film au potentiel intéressant sur le papier. Néanmoins, les promesses non tenues suscitées par l’histoire censée se dérouler dans un véritable château écossais sont lourdes de conséquences. Cette déception provient sans doute d’un budget étriqué. Néanmoins, les effets faciles utilisés pour les apparitions du revenant et le rythme répétitif font de DOOD-EIND un film banal alors qu’on attendait un métrage réellement différent des autres.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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