Dunes de sang

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2009 - Alex Turner
Interprètes : Shane West, Leonard Roberts, Aldis Hodge, Callum Blue

Après un DEAD BIRDS par forcément très haletant mettant en scène des soldats confédérés aux prise avec des revenants, Alex Turner persiste et signe mais en racontant cette fois-ci une histoire ancrée dans notre époque. Écrit par l’auteur de DEAD BIRDS (qui a également signé le scénario de FRANKENFISH), LES DUNES DE SANG (RED SANDS en version originale, les amateurs apprécieront que pour une fois le titre français ne soit pas totalement fantaisiste) confronte soldats américains à des forces obscures en plein territoire hostile.
Quelque part en Afghanistan, des GI’s doivent prendre le contrôle d’une route stratégique bordée d’une maison sinistre qui semble abandonnée. Chemin faisant, ils s’amusent à faire voler en éclat une étrange statue qui s’avère être une relique. Mal leur en a pris car celle-ci gardait prisonnière une mystérieuse force qui va s’attaquer au commando.
Doté d’une esthétique très soignée et d’un grain particulièrement étudié pour rendre au mieux l’atmosphère de désolation aride du désert Afghan, LES DUNES DE SANG démarre sous les meilleures auspices malgré une erreur difficilement pardonnable du chef déco: des saucissons en vente sur le marché de Kaboul! Ce « détail » mis à part, la fluidité du scénario et l’excellence des comédiens (dont l’inénarrable J.K Simmons mais aussi Leonard Roberts de la série HEROES et Shane West, le Tom Sawyer d’une LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES de sinistre mémoire) happent d’emblée le spectateur pour le plonger en plein cauchemar dans une contrée hostile qui n’a presque jamais était abordée sous l’angle du fantastique et de l’horreur. Démarrant comme un film de guerre, le métrage d’Alex Turner s’emplit bien vite d’une tension propre au cinéma de genre avant que le fantastique ne fasse définitivement son entrée via un Djinn, esprit frappeur évidemment mal intentionné…quoi que. En effet, résolument tourné vers la psychologie, le film renouvelle la fable de la maison hantée en la délocalisant dans un conflit qui semble ne pouvoir jamais s’arrêter et oppose deux mentalités, l’occidentale et l’orientale qui finissent par se rejoindre sur l’essentiel, à savoir l’humanité. Ici, chaque soldat va se retrouver confronté à ses pires démons, ancrées dans sa conscience et donc à un événement traumatisant dont il est coupable et duquel il ne s’est jamais remis. Certes, le côté moralisateur de certains sous-genre de l’horreur comme le slasher plane sur LES DUNES DE SANG, mais l’écriture parvient à éviter les pires écueils.
Quelques personnages, un pitch relativement simple et une quasi-unité de lieu: tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle cheap et ronflant, et pourtant. Efficace et manipulateur, le scénario recycle de nombreux passages obligés mais de manière intelligente et pertinente. En plaçant son intrigue sur le front Afghan, l’auteur parvient à transcender son histoire en l’ancrant dans un contexte très fort. Relativement court, une heure et vingt minutes sans le générique de fin, LES DUNES DE SANG n’ennuie jamais et s’avère à la fois engagé politiquement et très distrayant malgré quelques stéréotypes.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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