Dossierreview

Eine Armee Gretchen

EINE ARMEE GRETCHEN nous raconte le quotidien des fidèles femmes défendant l’honneur du 3ème Reich en allant combattre leurs vils adversaires. Elles ont cependant une autre motivation. En effet, tous les hommes jeunes et vigoureux étant partis au front, il ne leur reste plus grand chose à se mettre sous la dent, et elles espèrent bien que leur engagement leur permettra de se rouler dans l’herbe en tenue d’Eve avec de charmants soldats.

Erwin C. Dietrich est tout autant scénariste et réalisateur de ce film. EINE ARMEE GRETCHEN, réalisé en 1973, est cependant l’adaptation d’un récit de Karl-Heinz Helms-Liesenhoff.

Voilà un film étrange que ce EINE ARMEE GRETCHEN. Surfant sur la mode de la nazisploitation, il en évite toutes les dérives qui plaisent tant aux amateurs, et rebutent les détracteurs, comme les tortures ou les soldats sadiques et, mis à part l’uniforme, et quelques saluts hitlérien de temps en temps (ainsi que certains dialogues où nos courageuses femmes veulent défendre l’honneur d’Hitler), le spectateur pourrait assister à n’importe quel film du type BIDASSE EN FOLIE ou autre comédie troupière, où l’humour serait cependent édulcoré.
Car, s’il n’y a ni torture ni sadisme, il n’y a pas de blagues scatologiques ou autre, et le spectateur se retrouve rapidement à assister à un déluge de demoiselles retirant le plus fréquemment possible leur uniforme, pour agiter leur poitrine généreuse en se roulant dans l’herbe, dévoilant leurs jolies formes, la caméra n’hésitant pas à filmer sexes d’hommes et de femmes. Si le spectateur ne peut désapprouver cette conception de l’engagement militaire, l’érotisme reste cependant très léger. La caméra nous offre des gros plans sur des seins, regarde des mains viriles tartiner ces jolis poitrines de boue ou d’herbe, mais jamais longtemps et rarement plus.
En dehors de cela, EINE ARMEE GRETCHEN ne raconte finalement pas grand chose, et semble constitué de plusieurs scénettes, plus ou moins bien rattachées. On y croise certes les mêmes protagonistes, mais il y a tant de demoiselles, que la personnalité de chacune n’est qu’esquissée, et qu’on ne peut s’attacher à aucune d’elles. Nous voyons ainsi des examens médicaux (qui consistent à faire marcher les jeunes femmes nues et à leur poser quelques questions), puis de l’entraînement (qui vire immanquablement à de la baise dans les bois), quelques scènes lesbiennes toujours bien venues, une orgie ou deux, et, sur la fin, quelques batailles, vites expédiées. D’ailleurs, dans l’une d’elles, les courageux soldats doivent libérer les femmes prisonnières dans l’église (alors que l’une des dites femmes, juste avant, essayait de faire céder un militaire dans un lit) et, quand enfin elles sont libres, l’une veut conserver sa liberté, et donc ne pas suivre les soldats. De même, en fin de métrages, certains guerriers semblent oublier qu’ils sont dans de la nazisploitation et oublient tout geste hitlérien au profit d’un salut très américain assez incongru.
L’écriture semble pour le moins erratique, juste là pour justifier l’étalage de jolies femmes déshabillées. Et, si les actrices sont charmantes, il est dommage que le réalisateur n’ait pas, dans ce choix, décidé d’aller plus loin dans l’érotisme. En l’état, cet étrange métrage n’est ni vraiment érotique, ni vraiment comique, et encore moins horrifique. Il se regarde cependant sans véritable déplaisir, mais s’oublie très rapidement.

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