Comtesse Bathoryhorizons

Élisabeth Báthory au cinéma

Dans un précédent article, nous avons évoqué l’histoire de la comtesse Báthory source d’influence du Retour des Damnés, roman de l’Italien Mario Pinzauti édité en français par Sin’Art. Nous avons écrit que la légende était probablement fausse, que la comtesse ne s’était pas baignée dans le sang de jeunes vierges pour contrer les ravages du temps. Néanmoins, cela ne l’a pas empêchée d’être à l’origine d’une liste impressionnante de films que nous vous proposons de découvrir…

Les Vampires de Ricardo Freda et Mario Bava serait le premier film en 1956 à puiser son influence dans l’histoire de la comtesse Báthory puisqu’on y voit un scientifique fou capturer des vierges pour maintenir en vie grâce à leur sang une duchesse maléfique. Ce classique est également le premier film d’épouvante italien parlant.

Il faut attendre une quinzaine d’années pour retrouver l’influence de la comtesse sanglante à l’occasion de deux films qui ont également marqué leur époque. Ainsi, dans Les Lèvres rouges, de Harry Kumel, un jeune couple en voyage de noces subit l’envoûtement de la comtesse Báthory. Celle-ci n’a cependant rien à voir avec son célèbre homonyme puisqu’il s’agit ici d’une vampire lesbienne. La même année, Ingrid Pitt fait sensation dans le rôle-titre de Comtesse Dracula. Le film signé Peter Sasdy est cette fois-ci respectueux de la légende. Ainsi, l’histoire se déroule au 17e siècle dans un village hongrois où la comtesse Élisabeth Nádasdy tente de conserver sa jeunesse en se baignant dans le sang de vierges assassinées par sa fidèle servante. Poétique, tout en étant choquant, Comtesse Dracula bénéfice également de la merveilleuse performance d’Ingrid Pitt. Une scène emblématique est sans doute celle dans laquelle la star polonaise se baigne nue dans une baignoire remplie de sang en massant son corps avec une éponge souillée.

En 1973, l’Espagne entre dans la danse avec deux films qui sortent la même année… Dans Cérémonie Sanglante de Jorge Grau (Le Massacre des morts-vivants), la comtesse Erzebeth Bathory se morfond dans son château hongrois au début du 19e siècle. Terrifiée par l’idée de vieillir, elle découvre par hasard que quelques gouttes de sang sur sa peau l’ont rajeunie. Dès lors, elle assassine de jeunes vierges afin de se baigner dans leur sang. Quant à lui, Carlos Aured met en scène les aventures de Waldemar Daninsky, interprété par Paul Naschy. Le prologue de L’empreinte de Dracula commence au 15e siècle et nous découvrons comment Daninsky se débarrasse d’une horde de sorcières menée par la comtesse Báthory qui, avant de périr sur le bûcher, jette une malédiction sur la famille de son bourreau. La suite se déroule à l’époque contemporaine alors que le dernier descendant de la lignée du preux chevalier subit lui aussi le sort réservé à ses aînés. L’incursion de la comtesse sanglante dans les aventures du loup-garou permet, quant à elle, d’agréablement diversifier la série des loups-garous de Paul Naschy.

En 1974, on retrouve Erzsébet Báthory dans l’un des quatre sketches des Contes immoraux (1974) de Walerian Borowczyk. L’opus mettant en scène la comtesse est le plus mémorable puisqu’il montre plusieurs dizaines de jeunes femmes nues sacrifiées.

En 1979, Rod Hardy filme les méfaits d’un culte dont les membres sont devenus des surhommes à force de boire du sang humain. Après avoir kidnappé la descendante d’Élizabeth Báthory, ils tentent de l’obliger à se joindre à eux. Cet excellent film australien bénéficie d’un casting notable avec la présence de Henry Silva et de David Hemmings.

Paul Naschy fait une ultime incursion sur son thème fétiche en 1981, mais cette fois-ci en tant que réalisateur. Dans El retorno del Hombre Lobo, peut-être le meilleur de ses films, on retrouve la comtesse Báthory et Waldemar Daninski semant ensemble la terreur dans la Hongrie du 15e siècle. Ils sont rappelés d’entre les morts plusieurs siècles plus tard par une petite équipe de chercheurs en paranormal. De nouveaux libres, ils donnent libre cours à leurs instincts sadiques.

Après un long silence, la comtesse sanglante revient en 2004, à nouveau grâce à Paul Naschy, mais cette fois-ci sous la direction de Fred Olen Ray. L’histoire de The Tomb of the Werewolf suit celle de L’Empreinte de Dracula sauf que c’est désormais une équipe de téléréalité qui découvre la tombe du loup-garou, libérant ainsi les créatures du Mal.

En 2006, dans Stay Alive, des joueurs se retrouvent enfermés dans un jeu vidéo. Pour en sortir, ils doivent affronter des ennemis et finalement éliminer le boss de fin, qui n’est autre que la comtesse Báthory.

Une année plus tard, les trois héroïnes de Hostel chapitre 2 rencontrent une superbe femme qui les invite à passer un week-end dans son établissement. Le prétexte est de s’y reposer et de s’amuser. Bien sûr, c’est un piège tendu par leur hôte se délectant de bains de sang.

En 2008 sort le plus grand succès cinéma de la République Tchèque et de la Slovaquie. Chroniques d’Erzebeth: Le Royaume Assailli est un film à grand spectacle réalisé par Juraj Jakubisko. Celui-ci livre une interprétation toute personnelle du mythique personnage qui est désormais une femme moderne dans la Renaissance, victime des hommes avides de pouvoir et de richesse. L’érotomane Lloyd A. Simandl signe une suite non officielle la même année : Blood Countess 2: The Mayhem Begins.

En 2009, Erzebet Bathory est à nouveau le thème principal d’un film mainstream. La Comtesse, jouée et dirigée par Julie Delpy, comprend également dans son casting Daniel Brühl et William Hurt. L’histoire se déroule également au 17e siècle et décrit les crimes commis par la comtesse afin de pouvoir se baigner dans le sang de vierges et ainsi préserver sa beauté. Le film ne mentionne pas les tortures et les mutilations commises par Erzebet Bathory et justifie ses crimes par une déception amoureuse à l’origine de son obsession sanguinaire.

En 2013, dans Fright Night 2, la femme vampire Gerry Dandrige est cette fois-ci clairement inspirée par la comtesse sanglante, puisque, comme son illustre prédécesseur, elle prend des bains sanglants afin de préserver sa jeunesse.

Plus près de nous encore, citons The Neon Demon (2016) de Nicolas Winding Refn où Jesse arrive à Los Angeles pour devenir mannequin. Sa beauté et sa jeunesse génèrent une fascination morbide dans le monde de la mode, fascination qui trouve son apogée lorsque Ruby se baigne dans le sang de Jesse…

L’influence d’Élizabeth Báthory dans le folklore et la littérature a commencé au 18e siècle. Aujourd’hui, on la retrouve dans la musique et les jeux-vidéo. Le cinéma, quant à lui, s’est emparé du mythe dès les années 50 et l’exploite aujourd’hui encore. L’emprise manifeste de la comtesse sanglante nous a donné de nombreux films de qualité.

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Sin’Art se passionne pour les livres avec la collection Hantik Books dédiée à la littérature populaire. Premier titre de la collection, le Retour des Damnés est une série B littéraire qui évoque de façon magistrale mais délicieusement bis la légende de la Comtesse Báthory. Retrouvez la collection ici :

La légende de la Comtesse Bathory vous intéresse ?
  • => Découvrez Le Retour des Damnés de Mario Pinzauti, petit maître de l’épouvante à l’italienne :
  • - Une série B littéraire unique en son genre qui évoque de façon magistrale mais délicieusement bis la légende de la Comtesse Bathory
  • - Joliment illustré par Mario Melis, dessinatrice, peintre et photographe, qui s’est chargée de la réalisation de la couverture ainsi que des nombreuses illustrations qui parsèment les pages de cette édition.
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