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Evil

Durant ces dix dernières années les films de zombies auront été déclinés à toues les sauces, qu’elles soient post-apocalyptiques, humoristiques, plus sociales et même carrément romantiques. La raison : l’émergence de jeunes réalisateurs ayant grandi avec le genre et qui maintenant ont décidé, à leur tour, de le nourrir. La chose est vraie pour de très nombreux métrages allant de L’ARMEE DES MORTS à SHAUN OF THE DEAD, de DEAD AND BREAKFAST à THE ROOST en passant par ZOMBIE HONEYMOON si bien que même nos amis les Grecs, pourtant peu réputés pour leur cinéma d’horreur, viennent à présent y mettre leur grain de sel.
Ainsi EVIL nous étant introduit comme le premier film de zombies grec, la curiosité est de mise, renforcée par l’aspect BD délirant de la jaquette.
Les premières images du film nous mettent en présence de trois hommes, des collègues de travail, qui découvrent une caverne qu’ils pensent être une mine désaffectée. Avec en tête la très mauvaise idée d’aller y jeter un œil, nos trois compères ont à peine fait quelques pas qu’une sorte de force invisible menaçante les engloutit.
Ce n’est qu’après quelques heures que cette mystérieuse force va soudainement les transformer en zombies anthropophages prêts à exterminer la populace Athénienne. Heureusement et comme il se doit, quelques survivants se mettent sur les rangs pour assurer la contre-attaque.
Pitch très basique donc pour cet EVIL qui doit avant tout être vu comme un film de potes et non comme un métrage à l’ambition hors normes. Ainsi la force maléfique ne sera jamais identifiée et d’ailleurs on sent bien que tout le monde s’en fout le but étant avant tout de faire dans l’arrachage de tripes bien gore.
Et de ce point de vue là EVIL s’avère être un petit film bien efficace, qui passé une demi-heure un brin décevante et trop peu rythmée, nous assène son lot de joyeuses atrocités. Plutôt très bien fichus les effets gore assurent très bien le spectacle faisant un peu ressembler le film au UNDEAD des frères Spierig en bien plus sanglant tout de même. De décapitations à l’aide de chandeliers à une bien jolie énucléation à coup de fourchettes, EVIL est un métrage qui tache méchamment et, au vu de l’esprit plus ou moins parodique du film, c’est tant mieux.
Les puristes auront beau crier au scandale en voyant gambader joyeusement la gallerie des zombies, les plus timorés préfèreront certainement un travail un peu plus auteurisant, reste que pour tout bon amateur de zombie flick déjanté, EVIL fait chaud au cœur.
Du côté de la réalisation, Yorgos Noussias a du beaucoup aimer le travail de Danny Boyle sur 28 JOURS PLUS TARD, tant la première demi-heure, saccadée et clippesque, s’en rapproche. Les attaques des zombies sont autant de flashes qui ne laissent pas le temps au spectateur de comprendre ce qu’il voit. Heureusement ce défaut s’estompe vite pour laisser place à une caméra plus fluide à mesure que le métrage défile.
D’autre part Noussias a l’intelligence de laisser un peu de place aux personnages , pourtant peu surprenants en réalité (un jeune obsédé farfelu, deux belles jeunes femmes, une adolescente fragile et un homme plus âgé, mentalement plus costaud que ses amis) mais qui s’avèrent attachants et sympathiques.
A ce titre l’interprétation de chacun est plus honorable, surtout pour un film semi-amateur comme EVIL, et chacun donne l’impression de bien s’amuser.
Un autre bon point du métrage de Yorgos Noussias concerne la bande originale, composée majoritairement de musique électronique discrète et entêtante qui suit de jolie façon ce que le spectateur voit à l’écran.
Alors EVIL un petit film de zombie bien troussé ? Oui certainement mais un « petit » film qui se détache des autres par son goût prononcé pour le sang, un opus qui s’assume totalement jusque dans une fin allégorique judicieusement amenée.
Au final c’est un peu jaloux que l’on clôture la vision de EVIL en se remémorant ces images d’une Athènes vidée de sa circulation et de sa faune vivante. Imaginez un instant une horde de zombies affamés se ruer sur des Champs-Elysée déserts pour terminer par un dernier massacre sous la Tour Eiffel…L’espoir existe mes amis…En tous les cas il fait vivre…

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