Evil Clutch

Un texte signé André Quintaine

Italien - 1988 - Andreas Marfori
Titres alternatifs : Il Bosco
Interprètes : Coralina Cataldi Tassoni, Diego Ribon, Luciano Crovato, Elena Cantarone

EVIL CLUTCH est un tout petit film, au budget étriqué et aux ambitions pas plus élevées que celle de proposer un honnête divertissement dans la droite lignée d’EVIL DEAD.
Un jeune couple part en vacances dans les Alpes et fait de mauvaises rencontres. Il suit les conseils d’une amie nouvellement rencontrée qui incite les tourtereaux à se promener dans les bois. Or ces bois sont infestés de démons qui n’attendent qu’une chose : se réincarner et faire un carnage du tonnerre !
EVIL CLUTCH fait partie de ces films entièrement financés et réalisés par de jeunes fans qui souhaitent rendre hommage à leur oeuvre de prédilection.
Parfois, ils accouchent de pures merveilles comme THE DEADLY SPAWN. Parfois cela tourne au vinaigre, comme pour EVIL CLUTCH, malheureusement.
Malgré toutes les bonnes intentions du monde, à aucun moment EVIL CLUTCH ne parvient à faire oublier sa réelle misère budgétaire… Que ce soit au niveau de la réalisation ou de l’inventivité.
Alors que EVIL DEAD débutait fort, EVIL CLUTCH patine. Il cherche à combler son incapacité à mener un rythme soutenu en nous emmenant à droite et à gauche durant une première partie, lors de l’arrivée des jeunes dans le village alpin, plutôt décousue.
Un étrange personnage tente de les effrayer mais le résultat tend plutôt à rallonger inutilement l’histoire.
Cette lenteur est sans aucun doute ce qui handicape le plus le métrage. Soit il ne se passe rien, soit le film plagie en moins bien EVIL DEAD. Le final et toutes les séquences se déroulant dans la cabane en sont caractéristiques. Les démons meurent puis se décomposent… Les longs plans sur les cadavres nous laissent supposer qu’ils vont exploser de toute part, comme chez le modèle. Mais il n’en sera rien, sans doute à cause des moyens trop limités. De même, les états transitoires du petit copain contaminé et possédé par un démon font également plutôt pauvres en raison de maquillages peu élaborés…
Mais le pire de tout est assurément un casting déplorable qui n’arrange rien. Pire même, les acteurs très mauvais aggravent encore l’impression de mollesse qui ressort de l’ensemble.
On reprochera également au réalisateur de ne pas être parvenu à exploiter les décors naturels. En effet, à aucun moment la magie des Alpes n’opère.
En revanche, en ce qui concerne le gore, EVIL CLUTCH n’est pas dépourvu d’attraits. Décapitations, amputations sauvages des deux mains, égorgements, mise à mort à l’aide d’une tronçonneuse entre autres, sont au rendez-vous et permettront au film de trouver son public parmi les fans de gore. Nous avons même droit à une créature cauchemardesque que n’aurait pas renié Lovecraft… Mais, même dans ce domaine, il faudra faire preuve d’indulgence car les scènes gores ne parviennent pas non plus à insuffler du rythme au métrage. Elles sont trop mollement mises en scène et noyées dans un film pas passionnant du tout…
La comparaison avec THE DEADLY SPAWN est inévitable. En effet, il est évident que les deux films sont mus par la même passion. Malheureusement, EVIL CLUTCH ne parvient pas, pour sa part, à faire fructifier ce potentiel et ainsi nous livrer un film éminemment sympathique. Un rythme trop mou et un casting insupportable laminent complètement ce qui aurait pu être un agréable sous-produit dénué de toute prétention.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link